L'Association des producteurs agricoles de Vuhimba (APAV), une organisation paysanne locale, relève le fait selon lequel l’insécurité dans cette entité est à la base de la rareté, et par là, de la hausse des prix de certaines denrées alimentaires. Ce qui provoque aussi certains cas de la malnutrition dans cette région.
A ce jour, une grande partie de la chefferie de Bashu dans le territoire de Beni est touchée par l’activisme de groupes armés. Cette situation est souvent à la base d'un déplacement de plusieurs habitants vers des milieux jugés sécurisés. Nombreux de ces déplacés ont abandonné leurs champs pour se concentrer dans la ville de Butembo et d'autres agglomérations.
La production baisse et les prix de plusieurs denrées alimentaires ont galopé. D’autres produits agricoles deviennent rares sur le marché. Une situation qui, selon le directeur de l’organisation paysanne Association des producteurs agricoles de Vuhimba, Deogratias Kambale Kamavu, freine le développement de la région :
« L’insécurité fait que dans la chefferie de Bashu, les gens ne travaillent plus. Par exemple en ce qui nous concerne, en 2020, nous avions des champs de riz au niveau du Graben. Nous avions entreposé autour de cent tonnes de riz paddy. Mais alors en 2021, nous avions entreposé zéro kilo puisque les paysans n’ont même pas eu le temps d’aller récolter leurs paddy au niveau du Graben. Donc aujourd’hui, je peux dire que c’est la famine. Un sac de riz blanc nous le vendions à 74 dollars. Aujourd’hui le même sac de 100 kilos revient à 120 dollars au niveau de Vulambo ».
« Depuis 1993, nous avions éradiqué le kwashiorkor. Mais aujourd’hui, nous risquons encore de retourner à la case de départ faute de nourriture de qualité », prévient Deogratias Kambale Kamavu.
Il lance un appel au gouvernement pour le renforcement des forces de défense et de sécurité dans cette zone. D'après lui, cela permettra aux habitants d'avoir accès facile à leurs champs dans la chefferie de Bashu considérée comme l'un des greniers de la ville de Butembo.