L’ONG Journaliste en Danger (JED) a publié lundi 2 mai son rapport sur la situation de la liberté de la presse en RDC depuis la tenue des états généraux de la presse tenus du 25 au 28 janvier 2022. Dans communiqué de presse publié lundi à l’occasion de la célébration, ce mardi 3 mai, de la journée mondiale de la liberté de la presse, JED appelle le gouvernement Sama Lukonde, à sortir de cette « léthargie face à la détérioration croissante de la situation sécuritaire des journalistes et médias ». JED demande l’accélération de la mise en œuvre des recommandations des états généraux de la presse.
Dans ce communiqué, JED indique que trois mois après la tenue des états généraux de la presse, aucune de ses quatre-vingts résolutions n’a connu un début d’exécution, en dépit de la mise en place d’un comité de suivi de ces états généraux présidé par le ministre de la communication.
Les journalistes et les médias congolais restent exposés aux diverses pressions et censures, aux arrestations arbitraires et aux menaces directes et indirectes, particulièrement dans les provinces de l’Est du pays sous état de siège, à savoir : le Nord-Kivu et l’Ituri, souligne le communiqué.
Au moment où le monde célèbre cette journée dédiée à la liberté de la presse, six journalistes croupissent en prison à Mbandaka et à Bumba; trois médias sont fermés à Mbuji-Mayi et à Mbandaka. Plusieurs journalistes ont rapporté à JED qu’ils avaient été l’objet de menaces et agressions dans l’exercice de leur métier.
Alors que l’UNESCO a placé cette 31è journée internationale de la liberté de la presse sous le thème : « le journalisme sous l’emprise du numérique », JED appelle les autorités congolaises qui se sont engagées à promouvoir la presse et les médias pour qu’ils jouent leur rôle de 4è pouvoir, à passer des paroles aux actes ; à renforcer la mobilisation de tous les acteurs contre les menaces et attaques des journalistes dans les zones d’insécurité ambiante, où la liberté de la presse perd de plus en plus des espaces .
Discours de la haine
Face à la montée du discours de la haine et à la recrudescence des dérives déontologiques, nuisibles à la liberté de la presse, constatées dans certains médias en ligne et hors ligne, JED lance un appel urgent aux instances de régulation et d’autorégulation, d’entamer, sans délai et sans atermoiements, le travail de « salubrité médiatique » tel que décidé par les états généraux, afin d’assainir la corporation et de promouvoir un journalisme plus éthique et plus professionnel.