Au cours d'une interview accordée, lundi 18 avril, à la Radio Moto Butembo-Beni, l'évêque du diocèse de Butembo-Beni, Mgr Melchisédech Sikuli, a condamné l’incursion d’une vingtaine de combattants Maï-Maï dans la paroisse catholique «Reine des Anges» de Bunyuka, dimanche à la fin de la première messe pascale. La scène s’est déroulée dans la chefferie des Bashu, à une dizaine de kilomètres dans l'est de Butembo (Nord-Kivu).
Mgr Melchisédech Sikuli a qualifié cet acte de « sacrilège » et appelle à l’ouverture d’une enquête sur ces faits.
Ces miliciens munis d’armes blanches et à feu s’étaient introduits dans cette paroisse, où ils ont demandé à voir les ornements du prêtre et le prêtre ayant dit la messe pascale.
Ces assaillants ont par la suite emporté le missel (NDLR : livre liturgique contenant des prières de la messe).
Tous les chrétiens qui prenaient part à cette messe étaient en débandade.
« Comme une très mauvaise nouvelle le jour de Pâques, ça veut dire que, ce groupe qui vient perturber les messes, ça ne peut pas être un hasard. Ça veut dire qu’ils ont préparé leur coup et le fait qu’ils soient allés même jusqu’à l’autel, c’est déjà une profanation et aient emporté le missel. Nous condamnons très fermement cette incursion et perturbation du culte, et au jour le plus sacré, le plus fondamental de notre foi chrétienne », a déclaré Mgr Sikuli.
A l’occasion, cet évêque a rappelé l’enlèvement de deux prêtres catholiques en juillet 2017 dans la même paroisse. Et, ces derniers sont restés jusqu’alors introuvables.
Il a ainsi demandé aux enquêteurs engagés sur ce dossier de se servir de cette piste au cas où il aurait un lien avec cette disparition :
« Revenir dans cette paroisse et qu’on cherche à avoir le prêtre, ça c’est le travail des enquêteurs. Je leur demande de suivre cette piste, peut-être qu’elle peut nous servir à découvrir où sont allés nos prêtres qui étaient emportés de Bunyuka. Dieu pardonne toujours. Donc, c’est eux qui s’éloignent de la source du salut », a poursuivi l’évêque du diocèse de Butembo-Beni.
Lors de leur intervention, les FARDC avaient, le même dimanche de paques, abattu l'un de ces assaillants.