Un étudiant et un commandant de la Police nationale congolaise (PNC) sont morts mardi 12 avril à la suite des échauffourées qui ont opposé les étudiants de l’Université de Mbandaka aux policiers. Les manifestants venus de plusieurs établissements universitaires revendiquaient la baisse des frais académiques.
Des témoins affirment que l’étudiant tué à Mbandaka III a été abattu à bout portant par un policier d’unité mobile d’intervention de la ville de Mbandaka. La victime était pourchassée avec ses camarades. Elle a trouvé refuge dans une parcelle de la ville. Une balle perdue d’un policier a d’abord percé l’étudiant au bras avant d’atteindre son commandant d’opération qui a été grièvement blessé.
Face à sa maladresse, le policier va à nouveau charger sur l’étudiant par terre et l’achever d’une balle à la poitrine. Mais le lieutenant de police a succombé lors de son transfert à l’hôpital.
Les étudiants en colère sont allés déposer le corps de leur camarade devant le bureau communal de Wangata. Plusieurs jeunes se sont meulées à eux. Les manifestants ont alors récupéré deux armes abandonnées par des policiers du commissariat, avant la mise à sac et l’incendie de la maison communale.
Sur leur chemin, ils ont également incendié une partie du marché de Mbandaka II.
L’auteur de deux meurtres a été arrêté et transféré à l’auditorat militaire. La Police a récupéré le corps de l’étudiant, qui a été déposé à la morgue avec celui de l’officier de police.
Entre temps, la confusion règnait mardi sur l'identité du présumé étudiant abattu. Ni le recteur de l'Université de Mbandaka ni le Directeur général de l'Institut supérieur des techniques médicales ne le reconnaissent comme faisant partie des effectifs des étudiants de leurs établissements.
Appel au calme
De son côté, la Nouvelle société civile de l’Equateur a lancé un appel au calme, mardi 12 avril à Mbandaka (Equateur), à la suite des échauffourées constatées depuis deux jours consécutifs entre les étudiants et les force de l’ordre et qui ont causé la mort d’un étudiant.
Elle condamne également toutes ces violences et dénonce en même temps la manipulation des jeunes, étant donné que les autorités académiques ont déjà répondu favorablement aux revendications des étudiants.
Le coordonnateur de la nouvelle société civile congolaise appelle au calme en ces termes :
« Nous demandons d’abord aux étudiants d’être calmes. On ne trouve pas des solutions dans des guéguerres, dans des chevauchements. Il y a moyen de voir les autorités pour trouver la solution. Et nous déplorons la mort de cet étudiant-là. On la condamne avec la dernière énergie. Et nous savons ce que nous allons faire après avoir côtoyé les autorités de la province. Et nous demandons au Président de la République et au chef du gouvernement Sama Lukonde de s’imprégner de ce dossier afin de trouver la solution pour les frais académiques dans la province de l’Equateur. Parce que dans ce temps-ci nous, la Nouvelle Société civile, nous attendons que le chef de l’état vienne dans la province »
Le Coordonnateur de la Nouvelle société civile invite aussi le ministre de l’ESU à trouver la solution à la hâte, pour éviter des guéguerres qui se passent actuellement dans la province.
Entre temps, les activités académiques sont paralysées dans tous les établissements de la ville. Les autorités politico-administratives et sécuritaires de la province sont en réunion. Et des mesures idoines seront bientôt communiquées, pour mettre fin à cette forme d’insurrection, annonce le maire de Mbandaka, Didi Edada.