Les organisations de la société civile jugent la situation sécuritaire « préoccupante » dans la province de l’Ituri. Elles l’ont fait savoir le lundi 7 février, lors d’une rencontre d’évaluation de la sécurité, depuis l’instauration de l’état de siège proclamé depuis le 6 mai 2021.
Selon ces organisations, les dernières semaines ont été marquées par la multiplicité des attaques, dont la plus meurtrière a visé le site des déplacés de Savo, sur le territoire de Djugu, le 1er février.
La société civile et l’Union des associations culturelles de l’Ituri (UNADI), pensent que l’Etat congolais a failli dans sa mission, celle de « protéger la population et ses biens ».
A l’exemple du massacre de soixante-trois personnes avec plusieurs blessés dans le camp des déplacés de Savo, qui reste un acte « inacceptable ». Ce genre de meurtres violent le droit international humanitaire, a déploré Dieudonné Losa, le coordonnateur de la société civile de l’Ituri.
Il en appelle ainsi au Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.
« Face à cette destruction de toute vie, nous demandons au Chef de l’Etat de descendre personnellement en Ituri pour apprécier la situation sécuritaire », a déclaré Dieudonné Losa.
Les autorités notent quant à elles une amélioration de la sécurité. Elles indiquent que des efforts entrepris sur le terrain pour pacifier des entités jadis occupées par des combattants ont apporté des fruits.
Le porte-parole de l’armée en Ituri, lieutenant Jules Ngongo, ajoute que ces efforts ont permis à la population de retourner dans leurs milieux respectifs :
« Le retour de la population dans leurs milieux d’origine, la reprise des activités socio-économiques et la reprise des activités dans les écoles et les hôpitaux, démontrent qu’il y a une amélioration de la situation sécuritaire ».
Pour certains observateurs, malgré les efforts fournis dans les opérations militaires et l’approche de sensibilisation, le pardon et l’amour mutuels entre les communautés restent l’une des voies pour une paix durable en Ituri.