Le Président de la République, Félix Tshisekedi, est arrivé mercredi 5 janvier 2022 à Lodja, dans la province du Sankuru. Il est en tournée depuis vendredi 24 décembre dernier dans l’espace Grand Kasaï, où il a déjà visité le Kasaï-Oriental, le Kasaï-Occidental et le Kasaï. Dans ces quatres provinces, le Chef de l’Etat a communié la population qui lui a parlé de ses problèmes. Après avoir écouté toutes les doléances des habitants de ces provinces, Félix Tshisekedi a promis de résoudre, dans la mesure du possible les problèmes qui lui ont été exposés. Dans une interview accordée mercredi 5 janvier à Radio Okapi, l’assistant personnel du Président de la République, Michée Mulumba, revient sur cette tournée.
« C’était une mission normale d’itinérance au cours de laquelle le Chef de l’Etat a palpé du doigt la réalité dans ces trois provinces du centre de la RDC, tant sur le plan économique que des infrastructures en passant par le social et l’énergie », affirme-t-il.
Il a indiqué que sans intermédiaire, il a parlé aux populations de ces provinces « relevant leurs préoccupations des plus urgentes aux plus légitimes. »
Certains opposants, notamment de la plateforme LAMUKA pense que cette tournée est une sorte de campagne électorale, accusant le Président de violer le principe d’équité politique, alors que la période de campagne n’est pas encore lancée.
A ce sujet, Michée Mulumba répond que le Président Tshisekedi n’est pas en campagne électorale « pour le simple fait que le délai constitutionnel d’organisation des élections n’est pas encore atteint. »
« Le Chef de l’Etat est le premier des agents territoriaux que compte la RDC et il l’itinérance est une des missions lui assignées », explique l’assistant personnel du Chef de l’Etat, qui ajoute que la tournée dans l’espace grand Kasaï « est tout simplement une mission d’itinérance devant permettre au Chef de l’Etat de calibrer son programme de développement des 145 territoires avec des solutions adaptées à chacun d’entre eux. »
Education des jeunes filles
Lors de la visite à Tshikapa dans le Kasaï, le Président de la République s'est prononcé contre le mariage précoce des filles. A en croire Michée Mulumba, c’est un « aspect important dans la vision du Chef de l’Etat qui est de placer l’homme au centre de toute activité. »
« Parmi les solutions mises en place pour l’homme, il y a la gratuité de l’Enseignement de base. Le Chef de l’Etat a insisté pour qu’un accent particulier soit mis sur la scolarisation de la jeune fille », poursuit-il.
« Le monde entier parle de genre, de la parité ; une des manières de démontrer cette parité, c’est permettre aux filles comme aux garçons d’aller à l’école sans la moindre discrimination. Les conceptions rétrogrades qui jadis faisaient de la gent féminine est objet de plaisir ou de reproduction sont appelées à disparaître », souhaite Michée Mulumba.
Selon lui, aujourd’hui en RDC, il y a des inventeurs femmes, des pilotes et managers de renom sans oublier toutes celles qui émergent sur la scène politique.
« Le mariage précoce ou forcé doit susciter un regard particulier d’ONG et associations de droits de l’homme », recommande-t-il.
A Kabinda : entendre et vivre
Des photos du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à Kabinda ont fait le tour de la toile, où on voit son cortège embourbé sur la route de Kabinda. Le Président de la RDC a ainsi vécu quelques heures de calvaire que beaucoup de compatriotes vivent durant des semaines sur cette route.
Michée Mulumba que le Président Tshisekedi était au courant de l’état de ces routes. « Mais entendre et vivre, ça fait deux réalités différentes », fait-il remarquer.
« Les photos sont assez explicites, elles n’ont pas besoin de commentaires pour être comprises. Le Congo est un pays riche à tous les niveaux et lorsque l’on connaît le nombre de terres arables que regorge la RDC, l’on se rend compte que l’autosuffisance alimentaire est possible », indique l’assistant personnel du Chef de l’Etat.
Il pense que la clé de l’autosuffisance alimentaire réside essentiellement dans l’amélioration des routes de desserte agricole.
« Dans un pays où les producteurs locaux vivent un calvaire avant d’acheminer leurs marchandises dans les grands centres, doter notre pays des routes carrossables peut jouer un rôle important dans la baisse des prix des denrées », espère l’assistant personnel du Président de la République.
« Les défis sont fait pour être relevés »
Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi a promis d’améliorer tant soit peu les conditions de vie des Kasaïens, en évoquant justement les problèmes des infrastructures, de l'énergie, relancer et finaliser les travaux du barrage de Katende, ainsi que la relance de la Minière de Bakwanga (MIBA).
Une certaine opinion doute de la matérialisation de ses promesses et se demande si ce n’est qu’un chapelet de promesses qui seront réellement réalisées durant ce mandat, sachant qu’il ne reste qu’à peine moins de 24 mois à Félix Tshisekedi.
« Les défis sont faits pour être relevés », commente Michée Mulumba. Il fait savoir que la Miba est le poumon économique du grand Kasaï et « un allié considérable dans l’économie de la RDC ».
« En parler n’est pas un chapelet des promesses mais une évidence pour le Chef consciencieux qu’est le Président Tshisekedi. A ce jour, le plus important c’est relancer la machine. 24 mois, est-ce impossible ? L’on verra bien », affirme-t-il.
A Mbuji-Mayi, le Chef de l’Etat qui évaluait le projet « Tshilejelu » a promis la prison à tous les détourneurs avérés. Mais une frange de l’opinion publique pense qu’à son retour de Kinshasa, le dossier sera mis en veilleuse.
Une idée que n’épouse pas l’assistant personnel du Chef de l’Etat : « je suis heureux que le pouvoir de Tshisekedi ait placé la Justice au centre de sa gestion. »
« Les coupables de mauvaise gestion, de détournement, vous savez ce qui leur est arrivé. Nous n’avons pas de pouvoir sur le temps, prenons notre mal en patience et nous verrons bien ce qui se passera », apaise Michée Mulumba.
Lors de son adresse à la population de Mbuji-Mayi, le Président Tshisekedi a déclaré : « Vous êtes mon propre sang ». Certaines personnalités de la classe politique n’ont pas hésité de parler d’un discours tribaliste.
« La communion était totale et le discours spontané », répond Michée Mulumba qui se demande : « en quoi appartenir à une tribu et le déclarer deviennent un discours tribaliste » ?
C’est une vérité qui n’enlève en rien la « Congolité » [le fait d’appartenir à la nationalité congolaise] du Président Tshisekedi, argue-t-il.
« Le plus important est l’équité dans la gestion. Quel acte le Président Tshisekedi a-t-il posé en faveur de l’espace Kasaï pouvant le faire passer pour un tribaliste ? Autant de questions qui prouvent qu’un gros mot a été utilisé à tort contre le Chef de l’Etat », rétorque Michée Mulumba.