D’après un habitant joint mercredi 6 octobre par Radio Okapi, les pillages, les travaux forcés, les arrestations arbitraires et plusieurs formes de tracasseries sont enregistrées au quotidien par la population de Nyabiondo (Nord-Kivu). La société civile locale a confirmé les faits.
Selon cet habitant, qui a requis l’anonymat, les groupes armés confondus - notamment les APCLS, les Nyaturas, les FDLR et même certains militaires des FARDC- font vivre le calvaire à la population.
Le président de la société civile de Masisi-Centre confirme toutes ces informations et ajoute que ces mêmes groupes armés s’affrontent dans la région et se retournent par la suite contre la population à travers des pillages. Il a lancé un cri d’alarme envers les autorités militaires, pour mettre fin à cette situation :
« Nous souffrons beaucoup parce qu’ils entrent dans le village, arrêtent les gens arbitrairement, ils frappent et pillent. La situation a trop duré, nous sommes fatigués à informer le gouvernement par des rapports, mais sans suite. Il y a des barrières à Lwibo, Kinyumba, Lukoko, Kahanja et vers Mahanga. Sur ces barrières si tu as acheté un bassin ou un bidon vide on te fait payer 1.5 USD à 2.5 USD. Si tu viens du champ, on vide toute la farine dans le bassin et tu rentres mains vide à la maison ».
Selon le président de la société civile, même les déplacés subissent cette situation et ne savent pas où aller. On les force à effectuer les travaux de cantonnage et le transport des effets des militaires.
« Nous demandons aux autorités de mettre fin à ces groupes armés pour que la population retrouve la paix, aller aux champs et faire étudier leurs enfants », conclut-il.
Par ailleurs, le porte-parole des opérations Sokola 2, Guillaume colonel Njike Kaiko, a indiqué que cette menace était prise au sérieux par la hiérarchie militaire. L’armée est en opération dans la région et continue de pourchasser ces milices jusqu’à mettre fin à leur activisme.