Le Front commun pour le Congo (FCC) dénonce la programmation de la plénière consacrée aux réponses du ministre de PTNTIC au-delà du règlementaire et exige la démission du ministre et la suppression sans condition de la taxe RAM (Registre des appareils mobiles). Dans sa déclaration du lundi 4 octobre à Kinshasa, le FCC de Joseph Kabila qualifie cette fixation tardive de la plénière d’une manouvre dilatoire, orchestrée par le bureau de l’Assemblée nationale, pour étouffer le vote parlementaire sur cette question.
Dans leur déclaration, les députés du FCC exigent la suppression sans condition de la taxe RAM, le remboursement de la totalité des crédits « frauduleusement soustraits » ainsi que la démission du ministre de PTNTIC et de tous les membres de la direction de l’ARPTC impliqués dans cette opération.
Ils plaident pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire en vue d’établir les responsabilités de toutes les personnes impliquées dans « cette opération d’escroquerie de la population ».
Le FCC motive sa position par son constat de manque de volonté délibérée de l’Union sacrée, qui saborde les initiatives parlementaires, mais surtout qui renvoie au-delà du délai règlementaire la plénière consacrée à la réponse du ministre de PTNTIC. Cette démarche, selon la même source, vise à tromper la vigilance de la population et à couvrir, par des manœuvres politiciennes, le membre du gouvernement mis en cause dans cette affaire de la taxe RAM.
Plaintes des abonnés
Les députés du FCC annoncent, à cet effet, l’initiative d’une motion de défiance contre le ministre de PTNTIC.
Depuis quelques mois, les abonnées des téléphonies cellulaires se plaignent en effet des prélèvements effectués sur les comptes à chaque recharge de crédits téléphoniques.
Augustin Kibassa avait été aculé mercredi dernier par les députés nationaux au sujet de cette taxe. « Escroquerie d’Etat, escroquerie populaire, escroquerie à ciel ouvert, une taxe illégale… », criaient les députés nationaux.
En réaction, le ministre avait plutôt présenté un bilan positif et des avantages de cette taxe qui a permis « de collecter 25 millions de dollars au profit du Trésor public. D’après lui, plus de 38 millions d’appareils ont été déjà enregistrés et identifiés au nombre desquels 26 millions d’appareils 2G et plus de 11 millions d’appareils mobile 3 et 4G ; plus de 17 millions d’appareils originaux et uniques ; 14 millions d’appareils clonés et 5 millions d’appareils conformes. En outre, il a souligné que la taxe RAM vient en appui à la gratuite de l’enseignement de base ».
Il est de nouveau attendu mercredi 7 septembre au Palais du peuple pour convaincre les élus nationaux.