Les députés des provinces du Haut-Uele et du Bas-Uele considèrent les Mboro, ces éleveurs nomades venus du Tchad, de la RCA et du Soudan, comme des envahisseurs qui mettent en mal la quiétude des populations congolaises depuis deux décennies.
C’est ce que ces élus ont déclaré à l’ouverture de l’atelier qui se tient à Kinshasa, du 23 au 25 juin, sur le pastoralisme et la transhumance transfrontalière dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).
Pour l’un de ces députés du Haut-Uele, Jean-Pierre Kezamudru Siri, élu du territoire de Niangara, les Mbororo empêchent la population de faire la pêche, l’élevage et l’agriculture :
« La province du Haut-Uele et du Bas-Uele, l’Ituri également et une partie de la Tshopo, nous en souffrons depuis bientôt deux décennies. Je ne soutiendrai jamais la transhumance dans notre pays. Le pastoralisme, la transhumance, pour moi, ça ne nous servira jamais à quelque chose. Au contraire, les Mboro sont en train de détruire notre système. Les Mbororo nous empêchent de faire la pêche, l’élevage et l’agriculture. Les Mbororo sont devenus au-dessus de la loi et n’ont des comptes à rendre envers aucune autorité. Mais comment on peut vivre avec des pareilles personnes, qui sont entrées, de surcroît, armées. C’est impossible ! ».
Pour sa part, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Daniel Aselo, a défini la transhumance transfrontalière comme un mouvement pendulaire et saisonnier, à la recherche du pâturage et de l’eau pour le bétail et qui implique le respect des va-et-vient, sans violer les lois, les us et les coutumes des populations autochtones. Ce qui n’est pas le cas avec le phénomène Mbororo.
Ce forum est organisé par la CEEAC et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique centrale.