« Que cache-t-on dans les négociations sur le projet Grand Inga ?». C’est par cette interrogation que 40 organisations de la société civile travaillant dans le secteur énergétique en RDC plaident pour la transparence en prélude à la signature des accords qualifiés de ‘’léonins’’ avec des firmes étrangères sur le développement du barrage Inga III.
Au cours d’une conférence de presse qu’elles ont tenu vendredi 11 juin à Kinshasa, ces ONG révèlent que le gouvernement risque d’être ‘’floué’’, sans droit de regard, dans ces éventuels accords qui nuisent, d’après ces sociétaires, aux communautés locales, plutôt que de privilégier d’autres solutions décentralisées qui garantissent un accès à l’énergie plus sûr et plus sain pour tous les Congolais.
A cet effet, la Coordinatrice du programme de l’ONG Femmes Solidaires, Mignonne Mbombo a formulé quelques recommandations au Président de la République :
« Au Président de la République, d’exiger la publication des différents accords signés sur Inga III et Grand Inga, ainsi que le document de politique du gouvernement sur la mise en œuvre du projet Grand Inga, conformément à la Constitution et à la loi sur les marchés publics. Donner la priorité à une énergie décentralisée et durable pour tous les Congolais, puisque les méga-barrages ne feront que nuire aux communautés et à l’environnement de la région. Suspendre le processus de signature des accords de concession au profit du consortium Sino-Espagnol et Fortescue Future Industrie pour le développement du projet grand Inga, puisqu’ils sont susceptibles de violer la Constitution et les différentes lois du pays. Assurer la participation des organisations de la Société Civile et des communautés locales dans le processus de la mise œuvre du projet Grand Inga, par la mise en place d’un cadre formel d’échange entre parties prenantes au projet ».
Le barrage hydroélectrique d’Inga III est développé par deux consortiums étrangers : China Three Gorges Corporation et SinoHydro (Chine) ainsi que ACS et Eurofinsa (Espagne).
« Inga III » est ainsi la troisième phase d’un grand ensemble auquel seront associés cinq autres barrages. L’on parle dès lors du « Grand Inga » qui à terme produira 40 000 mégawatts, devenant ainsi le plus grand barrage hydroélectrique du monde devant le barrage des Trois-Gorges en Chine. Il pourrait en théorie, satisfaire alors 40 % des besoins en électricité du continent.