L’ONG Journaliste en danger (JED) estime que sans des réformes en profondeur, le journalisme restera un métier à risque. C’est ce qu’indique le communiqué de cette ONG lors de la célébration, le 3 mai, de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
Compte tenu du niveau de violence à l’encontre des journalistes et des médias, JED lance un appel pressant pour des réformes de la loi sur la presse et la lutte contre l’impunité. Sans ces réformes, prévient JED, la situation des journalistes restera toujours précaire.
« Les attaques continuelles contre la presse au cours de cette période de la crise sanitaire mondiale due à la présence de la pandémie de COVID-19 a aggravé une perspective déjà sombre depuis l’ancien régime politique en RDC. Les bonnes promesses et l’espoir suscité à l’avènement du nouveau pouvoir n’ont pas suffi pour améliorer les conditions de travail des journalistes en mettant notamment fin à l’impunité qui prévaut pour les cas d’attaques contre les journalistes ou leurs médias », indique le communiqué.
Plus de deux ans après l’accession au pouvoir du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, JED constate une recrudescence inquiétante d’attaques contre les journalistes et les médias.
« La petite détente observée quelques mois après sa prise du pouvoir, en janvier 2019, n’a été que de courte durée au vu de la recrudescence des violations de la liberté d’informer », constate JED.
Des statistiques qui accusent
Selon l’ONG, les différentes statistiques des atteintes à la liberté de la presse démontrent une tendance croissante des arrestations arbitraires, des intimidations, des menaces, et la censure imposée aux médias en vue de réduire les journalistes en RDC au silence.
Depuis le début du quinquennat du Président Tshisekedi, JED a déjà enregistré 228 cas d’atteintes à la liberté de la presse sur l’ensemble du territoire national dont 47 cas depuis le début de cette année 2021.
L’analyse actuelle de l’environnement du travail des journalistes indique une dégradation de l’état de la liberté de la presse dans le pays, fait remarquer JED.
Le thème de la célébration de la journée mondiale dédiée à la liberté de la presse retenu pour cette année, à savoir : « l’information comme bien public », est un appel à renouveler l’engagement du gouvernement congolais en faveur de la liberté d’expression et la liberté de la presse et des professionnels des médias pour l’exercice de cette liberté avec responsabilité, conclut le communiqué de JED.