Etat de siège : une expérience qui rappelle celle de 1996 au Nord-Kivu

Le président de la République a décrété vendredi 30 avril dernier un état de siège pour les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Selon le porte-parole du gouvernement, la décision a été prise « au regard de la gravité de la situation dans ces deux provinces conformément à l’article 85 de la constitution. Avec cette décision, on devrait voir des généraux diriger les deux provinces comme l’avait été le cas pour le Nord et le Sud-Kivu en 1996, sous le régime du Président Mobutu. 

En octobre 1996, en effet, dans le même contexte d’insécurité, le président Mobutu avait convié la gestion du Nord et du Sud-Kivu entre les mains des généraux en remplacement des autorités civiles. Le général Elesse avait été désigné pour diriger le Sud-Kivu. Tandis que son collègue d’arme, le général Ngwala Panzu, dirigeai le Nord-Kivu.  

Le but était de tenter d’organiser la défense de deux villes principales de la région, Bukavu et Goma, contre la rébellion de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), dirigée par Laurent Désiré Kabila et soutenue par des troupes étrangères.  

Quelques dispositions avaient été prises à cet effet, notamment, l’instauration d’un couvre-feu, la surveillance accrue de la population, la restriction de certaines libertés, dont la liberté de manifester. Malheureusement, la mission de ces deux généraux n’avait pas duré longtemps. L’AFDL était déjà aux portes de ces deux villes, après avoir conquis plusieurs localités dans la zone d’Uvira et Lemera au Sud-Kivu.    

En 2021, les avis divergent quant à cette décision de Félix Tshisekedi d’instaurer un état de siège pour les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Le gouverneur du Nord-Kivu a appelé la population locale à soutenir cette décision.  

Mais, plusieurs observateurs pensent que le contexte des conflits armés au Nord-Kivu et dans l’Ituri ne sont pas les mêmes que ceux vécus de 1996. Nombreux pensent qu’il faille appliquer la rigueur de la loi pour sanctionner tous ceux qui alimentent les conflits armés.  

 

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