De violents combats ont repris jeudi 29 avril à Kanono dans les hauts plateaux de la chefferie de bafuliiru, entre les combattants Ngumino et les Maï-Maï. Kanono est un village situé à 44 Kms au nord-ouest de Lemera, en territoire d’Uvira. Des sources locales parlent d’un bilan de quatre morts parmi les belligérants.
Le président du « comité de suivi des accords de cessez-le-feu signé par les groupes armés et les groupes d’autodéfense de hauts et moyens plateaux », Matabishi Rashidi, demande aux belligérants de respecter leur engagement signé au mois de juillet 2020 :
« Nous voulons travailler sur le respect de l’accord. Et que la population civile locale ait confiance à notre armée régulière, parce que ce sont les FARDC qui vont lui garantir la sécurité. Que notre population ait confiance à la MONUSCO. Nous travaillons avec la MONUSCO pour l’installation d’un SCD (Static combat detachement) à Kahololo en vue de permettre à la population déjà déplacée puisse retourner. Et nous appelons aussi les groupes armés, Maï-Maï, Twigwaneho/Gumino et autres, au respect de l’accord de cessez-le-feu. »
Il a rencontré la MONUSCO/Uvira ce vendredi et plaide pour un déploiement urgent de forces onusiennes dans cette région à conflit.
D’après Me Matabishi Rashidi, la situation sécuritaire continue à se dégrader dans les hauts plateaux d’Uvira. Le village de Kanono a connu mardi dernier le premier affrontement entre Ngumino et Maï-Maï.
Des miliciens ont emporté 75 vaches dans ce village. Un autre affrontement a été signalé mercredi dernier entre Ngumino et Maï-Maï au village de Rubuga, et à l’issue duquel plusieurs maisons ont été incendiées.
La semaine dernière, les forces onusiennes avaient organisé une patrouille de reconnaissance à longue portée à Kahololo, dans les hauts plateaux du groupement de Kigoma. Cette mission d’évaluation de la situation générale de protection des civils devra permettre un déploiement éventuel d'un détachement statique des combats dans la zone.
Cependant, l’équipe a observé des groupes d'hommes armés non identifiés errant dans la zone et incendiant les maisons restées. La MONUSCO recommande un soutien logistique aux FARDC pour le déploiement de troupes dans ces zones affectées, avant la mise en place d’une base temporaire.