La population de la partie nord du Nord-Kivu donne un ultimatum d’un mois, à partir du jeudi 25 mars, aux autorités provinciales et nationales. Elle les enjoint de mettre fin aux massacres de Beni et aux coupeurs de route, mais également aux différentes tracasseries qu’elle subit. Si la situation ne change pas, elle se réserve le droit de ne plus payer une quelconque imposition ni taxe, a annoncé jeudi le député provincial Promesse Matofali, de retour des vacances parlementaires dans son fief électoral de Butembo.
« On est en train de massacrer jour et nuit la population de cette partie de la province. Alors, ce complot ne fait qu’exagérer. Et la population ne sait plus quoi faire », rapporte Promesse Matofali, brandissant la menace d’incivisme fiscal :
« Voilà, c’est pourquoi, la population a décidé de nous faire porter le message en tant que leur porte-parole ; que le gouvernement a un mois pour mettre fin à ce qui se passe dans la partie nord de la province du Nord-Kivu. Si ça n’arrive pas après le mois, la population se donne le droit de ne plus payer aucune taxe, impôt ou redevance de la province, du gouvernement central mais aussi au niveau local. »
Cet élu de Butembo juge paradoxal que ce soient les mêmes habitants qui sont massacrés dans leurs champs à qui on exige encore de payer des taxes :
« C’est anormal que la population puisse continuer à payer les taxes, les impôts ; alors que cette même population est dans l’impossibilité d’atteindre leurs champs. Cette population est massacrée tous les jours. »
Pour lui, le gouverneur de province, le président de l’assemblée provinciale ainsi que certains sénateurs de la province sont déjà saisis de cette situation.