Les avocats de la défense du pasteur Daniel Ngoy Mulunda déplorent « un scandale » dans le verdict du Tribunal qui a condamné leur client à trois ans de prison ferme. Lors d’une conférence de presse organisée mercredi 27 janvier à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, ils dénoncent la manière dont cette sentence a été prise et rendue publique.
« C’est seulement en début d’après-midi que nous venons d’avoir la certitude que le Tribunal s’est réuni la nuit et a rendu la décision de condamnation de l’évêque Mulunda à trois ans de prison ferme sans ni l’avoir invité ni l’avoir vu ni avoir vu ses conseils. Et on ne connait même pas l’endroit où le tribunal a siégé », a décrié Me Mbuyu Luyongola.
Selon lui, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été condamné sans que le pouvoir en cassation ne lui soit accordé, alors que tout avait été fait légalement.
« C’est la surprise totale et générale qu’un Tribunal de droit écrit et professionnel ne puisse pas donner la possibilité à un prévenu d’exercer ses moyens de défense qu’il ne puisse lui donner la possibilité d’assister à son jugement ou il est lui-même condamné. Que le tribunal ne puisse pas donner au collectif de la défense l’accès au dossier », s’est désolé Me Mbuyu.
Il se dit aussi surpris de la date du prononcé du verdict. Pendant que le jugement était attendu mercredi 27 janvier, selon la promesse du Tribunal, c’est nuitamment [mardi 26 janvier] qu’elle a été prise en l’absence du prévenu et de sa défense.
« C’est quelle justice qui ne peut même pas donner au prévenu la possibilité de savoir quelles sont les raisons pour lesquelles il est condamné. Le prévenu qui a été condamné doit exercer son droit à la cassation. Et nous ne pouvons pas non plus accepter que tout ce que nous avons acquis comme liberté d’expression à travers la Constitution et les lois de la République à travers notre adhésion à des législations internationales que tout ça soit coulé à l’eau parce qu’il faut qu’un pasteur soit condamné », a affirmé Me Mbuyu, avocat du pasteur Daniel Ngoy.