L’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) et l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) condamnent la violence et la brutalité ayant accompagné l’arrestation du Pasteur Ngoy Mulunda, président honoraire de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga. Dans des interviews accordées mercredi 20 janvier à Radio Okapi, ces deux ONG estiment que Daniel Ngoy Mulunda jouit encore de la présomption d’innocence.
Le président de l’ASADHO, Jean-Claude Katende juge inacceptable dans un Etat de droit que l’arrestation du Pasteur Daniel Ngoy Mulinda soit émaillée d’une telle violence.
« Le pasteur Ngoy Mulunda a été interpellé avec beaucoup de brutalité et des dégâts dans sa maison, qui n’est pas conforme aux lois de la République », a-t-il déploré.
Dans sa relation des faits, Félix Kabange renseigne que Ngoy Mulunda a été interpellé dans sa résidence du Golf. Des policiers ont assiégé sa maison pendant plus d’une heure et ont tabassé deux de ses pasteurs qu’ils ont par la suite déshabillés.
« Ils ont forcé la porte de sa maison et ils sont entrés, ils l’ont arrêté. Quand on leur a posé la question de savoir s’ils avaient un document qui leur permette d’entrer dans cette maison, ils ont dit détenir un mandat venant du REDOC de Lubumbashi. On l’a pris dans une jeep noire sans plaque d’immatriculation et aux dernières nouvelles nous apprenons qu’il serait détenu au cachot de l’ANR de Lubumbashi », avait décrit Félix Kabange.
Pour sa part, le président de l’ACAJ, Georges Kapiamba, plaide pour un procès juste et équitable garantissant les droits de la défense.
« Le ministère public le poursuit pour incitation à la haine tribale, la propagation de faux bruits et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Nous insistons sur le fait que le droit à la défense soit respecté suivant le principe d’un procès juste et équitable », a renchéri Georges Kapiamba.
Toutefois, l’ASADHO et l’ACAJ désapprouvent les propos séparatistes et incitant à la haine tribale tenus par le notable Katangais.
Les deux ONG exigent aussi des poursuites judiciaires contre des agents de l’ordre ayant détruit le domicile du Pasteur Daniel Ngoy Mulunda.