La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) estime que la gratuité de l’enseignement de base souffre d’un déficit de leadership au sein du secteur éducatif, caractérisé par des actions de court terme, l’absence de vision, de planification et de budgétisation dans la durée. Au cours d’une conférence de presse animée mercredi 13 janvier à Kinshasa, le secrétaire général de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole, a fait un état des lieux de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base dans les écoles conventionnées catholiques en RDC.
Selon ce rapport, plusieurs instructions du ministère de l’EPST et du secrétariat général ont visé les effets et non les problèmes de fond et, dans certains cas, ils ont eu pour conséquence d’ouvrir des brèches défavorables à la bonne gestion et à la consolidation de la gratuité.
Les informations glanées par la CENCO renseignent que l’Eglise catholique en RDC gère au moins 40.851 (16,1%) enseignants nouvelles unités (NU) et non payés (NP) dont 566, soit 33% à l’école primaire, qui travaillent sans être payés par l’Etat.
« Une situation qui ne peut pas laisser indifférents les pasteurs, car ces enseignants sont des parents qui ont aussi beaucoup des charges à leur actif », affirme la CENCO.
Ainsi pour assurer l’efficacité et la pérennité de la gratuité, la CENCO recommande « de revisiter la création des provinces éducationnelles et des bureaux gestionnaires budgétivores de manière à les réduire si possible en tenant compte de la proximité ainsi que de la disponibilité financière ».
Elle propose aussi de rationnaliser la création des écoles et des bureaux gestionnaires ainsi que l’octroi des arrêtés via un processus participatif, transparent et respectueux des normes, de procéder au paiement de tous les enseignants NU trouvés en poste au moment de l’annonce de la gratuité.
La CENCO recommande aussi de réformer en profondeur le SECOPE pour garantir la traçabilité et la transparence dans la gestion des fonds mis à sa disposition par le Trésor public pour la paie des enseignants et revoir le contrat avec les institutions financières chargées de la paie des enseignants.
La CENCO fait d’autres recommandations :
« Revoir la rémunération des enseignants en tenant compte du coût de la vie : logement et transport en milieu urbain et prime de brousse pour les enseignants des milieux ruraux, conformément au Statut des Carrières au sein des services publics. Le montant du premier palier, à savoir 170$ est devenu insignifiant par rapport au coût de la vie, surtout en ville. Augmenter les frais de fonctionnement des écoles et des Bureaux Gestionnaires. »