Les huit militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) ont comparu pour le deuxième jour mardi 22 décembre en procédure de flagrance devant le tribunal militaire de Garnison de Beni, pour violence à sentinelle, sabotage et destruction. Au cours de cette audience, la défense a soulevé une requête en demandant à la composition du tribunal de se déporter. Celle-ci, selon la défense, ne serait pas à même de garder son impartialité alors qu’elle est présentée comme victime dans l’acte d’accusation.
Le tribunal militaire de garnison de Beni s’est d’abord prononcé sur les exceptions soulevées la veille par la défense. Il s’agit notamment de la compétence du tribunal et le non-respect du délai pour la tenue d’une audience en flagrance. Le tribunal a déclaré irrecevables ces exceptions, pour non-respect de la procédure, qui exige, pour tout prévenu, de déposer un mémoire unique.
La défense a ensuite soulevé une nouvelle requête en demandant au président de la composition et les juges du tribunal de se déporter. Pour la défense, quatre des cinq juges du tribunal sont des policiers. Pourtant la police est présentée comme victime dans l’acte d’accusation.
Le président du tribunal a demandé la formalisation de cette requête par écrit, conformément à la loi. L’audience a été suspendue et reprend le jeudi.
Ces huit militants de la Lucha sont poursuivis pour avoir fait tomber le mât du drapeau de la République et cassé quelques chaises dans les installations du commandement urbain de la police, du Groupe mobile d’intervention (GMI), au cours d’une manifestation, samedi dernier.