Revue de presse du jeudi 17 décembre 2020
La santé politique du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ex-président Joseph Kabila intéresse les journaux et media en ligne parus jeudi 17 décembre à Kinshasa.
« Plus rien ne va au sein du Front commun pour le Congo (FCC). Les murs de l’édifice se fissurent au fur et à mesure que les jours s’égrènent. En effet, depuis le revers subi lors du vote écrasant pour la déchéance de la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, les caciques de la famille politique de l’ex-président Joseph Kabila se livrent une guerre interne à en mourir. Afin que nul n’en prétexte ignorer l’existence, une bonne frange de sénateurs FCC ont adressé un mémorandum à leur autorité morale, demandant la destitution du coordonnateur, Néhémie Mwilanya et tout son bureau à la tête de ce méga-regroupement politique qui détenait, jusqu’il y a peu, la majorité au sein des deux chambres du Parlement », rapporte Le Potentiel.
Pour ces « révolutionnaires de palais », la destitution du bureau FCC à l’Assemblée nationale est considérée comme une deuxième grande défaite après celle de Shadary à la présidentielle de 2018. Et si pour 2018, les rangs semblaient se resserrer avec l’écrasante majorité acquise au niveau du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) et des assemblées provinciales, la dynamique actuelle avec notamment l’Union sacrée de la nation lancée par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, change tout, mieux, bouleverse tout », poursuit le quotidien, avant de conclure :
« Le FCC se vide au jour le jour. Et de ce qui reste encore de cette coalition, des voix s’élèvent pour disqualifier le leadership « lacunaire » de la coordination. Le FCC, c’est désormais une maison qui est vouée à un imprévisible écroulement. Et, ce n’est qu’une question d’heure. »
Actualite.cd publie un extrait du mémorandum de ces sénateurs : « Réaffirmant notre attachement aux valeurs démocratiques, gage du développement de la RDC, recommandons : la démission de toute la coordination du FCC avant la fin de la session parlementaire en cours ; la structuration et la mise en place d'une nouvelle équipe à la coordination du FCC composée des personnes consciencieuses, éprises des valeurs républicaines et en phase avec les enjeux de l'heure ; la convocation de la conférence des présidents élargies aux autres personnalités politiques parmi lesquelles les élus, dans le but de faire une vraie remise en question, d'évaluer la gestion calamiteuse du FCC par l'actuelle coordination et de tirer toutes les conséquences. »
L’éditorialiste de Forum des As titre : « FCC : après la paille, la poutre », parlant de la poutre dans l’œil du méga-regroupement kabiliste.
« Pour une fois, des sénateurs dont la très Kingakati Francine Muyumba brisent l'omerta en dénonçant le déficit de leadership du FCC. Pas seulement, ces élus des élus en appellent à l'avènement d'une autre équipe dirigeante "consciencieuse", "éprise de valeurs républicaines " et " plus en phase avec les enjeux du moment " », explique le quotidien, ajoutant que « pas le moindre doute. La réplique du volcan enregistré dans les travées de l'Hémicycle de la Chambre a atteint la Haute assemblée. Les sénateurs kabilistes n'entendent pas être ensevelis par la lave qui provient du Palais de congrès. »
Le journal appelle cependant Félix Tshisekedi à « tirer anticipativement les leçons de l'histoire en évitant de tomber dans les mêmes travers. Car les mêmes causes produisent inévitablement les mêmes effets. »
Entre-tend, Depeche.cd annonce que Joseph Kabila est attendu ce vendredi à Lubumbashi.
Couvre-feu
Un autre sujet traité abondamment dans la presse de Kinshasa concerne le couvre-feu décrété à partir de vendredi par Félix Tshisekedi pour faire face à la deuxième vague de la COVID-19.
Selon l’Agence congolaise de presse (ACP), le Chef de l’Etat Felix a décidé de renforcer de mesures en vue d'éviter la propagation de cette deuxième vague de la COVID-19 en RDC. Ainsi, à dater de ce vendredi 18 décembre, un couvre-feu de 21 heures à 05 heures du matin sera observé sur toute l’étendue du territoire National. Des mesures qui seront de stricte application a insisté le Président de la République qui appelle au respect de port obligatoire des masques, de la distanciation physique, du lavage des mains et de la prise de température. Des marches publiques, des productions artistiques et des kermesses sont interdits au même titre que des cérémonies festives et des réunions de plus de dix personnes. La poursuite des compétitions sportives à huis-clos, le transport des dépouilles mortelles directement au lieu d'inhumation, sans aucune autre cérémonie, le fonctionnement des églises et des débits de boissons avant le couvre-feu, en respectant scrupuleusement les gestes barrières, doivent être de mise. Dans tous les lieux publics, précise l’agence officielle, et dans les transports publics et privés, à savoir les véhicules, les trains, les avions, les motos le respect des gestes barrières doit être observé.
« Pour salutaire qu'elle soit, cette mesure mettra à dure épreuve de nombreuses familles kinoises abonnées à la débrouillardise vespérale surtout à la veille des fêtes de fin d'année », déplore cependant Forum des As.
En effet, explique L’Avenir, « Le mode de vie des Kinois prévoit un marché de nuit, communément appelé ‘’Bitula’’ (entendez les invendus). Ce marché compte l’essentiel de sa clientèle des gens qui retournent chez eux après avoir gagné hasardeusement un petit rien, pour garnir le sachet ‘’viva’’ qu’on a trimbalé vide pendant la journée »