Aucune victime des violences sexuelles n’a été indemnisée après le procès au cours de cette année, à Butembo, au Nord-Kivu. Cette annonce a été faite par l’ONG « Femmes juristes pour la défense des droits de la femme et de l’enfant ».
Cette structure qui a tiré la sonnette d’alarme vendredi 27 novembre, plaide pour la mise en place par le gouvernement, d’un fonds d’indemnisation des victimes de violence sexuelle, dont les auteurs sont indigents.
C’était au cours du point de presse organisé par le bureau urbain du genre, famille et enfant que Me Lydie Kake de l’ONG Femmes juristes pour la défense des droits de la femme et de l’enfant a fait cette révélation :
« Au fait, de Janvier à Octobre 2020, nous avons gagné au moins 10 procès. Il a été constaté que les agresseurs sont dans la situation de vulnérabilité. Ils ne sont même pas à mesure d’indemniser les victimes. C’est pour cela que nous sommes en train de faire des plaidoyers pour que l’Etat puisse se charger pour un fonds d’indemnisation des victimes des violences sexuelles ».
La directrice du Collectif des Femmes journalistes, Rose Tuombeane, a souligné que plusieurs mythes sont créés autour de la question de violence sexuelle par la communauté.
« Il y a des gens qui pensent que les organisations féminines exploitent la question pour se créer de l’emploi. Ce sont des femmes qui veulent révolter certaines épouses. Il y en a qui pensent même que c’est une question des blancs. Donc importée. Il y a beaucoup de mythes. Et par conséquent il n’y a pas d’engagement », a-t-elle déploré.
D’après le dernier rapport du bureau urbain genre, famille et enfant, plus de 50 % des cas de viol sont commis par des civils.