L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et ONU Femmes ont lancé le lundi 9 novembre à Tshikapa, un projet conjoint visant à renforcer la cohésion sociale et la confiance entre la population et les autorités de la province du Kasaï à travers l’introduction de la police de proximité, le dialogue communautaire et la relance socio-économique. C’est ce qu’indique une dépêche élaborée conjointement par ces trois structures et envoyée samedi 14 novembre à radio Okapi.
Ce projet est financé par le Fonds pour la consolidation de la paix à hauteur de 4.555.025 millions USD et s’étend sur une durée de 18 mois.
Le projet vise à consolider la paix dans la province à travers deux axes complémentaires à savoir : le renforcement de la sécurité des populations grâce à la mise en place des services de police de proximité et la promotion de l’intégration socio-économique et de la résilience des communautés vulnérables, comme alternative à la violence.
La promotion de l’égalité des sexes par une représentation des femmes et des jeunes dans la gestion locale de la sécurité et les mécanismes de gouvernance locale est aussi l’un objectifs du projet.
Le projet appuie la relance de l’économie locale en offrant des opportunités socioéconomiques durables aux communautés, principalement aux femmes et aux jeunes à risque, grâce à la création d’emplois temporaires, l’accompagnement dans le développement d’activités génératrices de revenus et de formations professionnelles, qui s’inscrivent dans le renforcement de chaines de valeur porteuses.
Renforcer la cohabitation pacifique
Lors de la cérémonie de présentation de nouveaux projets PBF dans la province du Kasaï, le chef du sous bureau de la MONUSCO à Tshikapa Ephraïm Abwe Diabe a déclaré que « ce projet est le bienvenu parce qu’il survient au moment où la MONUSCO est en train de se retirer dans le cadre de la transition. Ce projet entre en étroite ligne avec ce que fait la section des affaires civiles depuis 2019 au Kasaï. Nous travaillons avec les communautés pour identifier les causes profondes des différends intercommunautaires et menons ensuite des démarches pour renforcer la cohésion sociale et la cohabitation pacifique ».
Pour sa part, la ministre provinciale du Plan Mme Nancy Bokele s’est réjouie du lancement de ce projet, indiquant « qu’il constitue une opportunité cruciale pour le réchauffement des relations entre la police et la population du Kasaï ».
La province du Kasaï a été entre 2016 et 2017 le théâtre de violents affrontements entre plusieurs milices locales et les forces de sécurité. D’origine coutumière au départ, ce conflit s’est rapidement étendu sur l’ensemble de la province du Kasaï Central et du Kasaï, où il a été alimenté par des tensions intercommunautaires latentes et le manque d’opportunités socioéconomiques pour les jeunes, l’accès limité aux services sociaux de base et le vide sécuritaire.