Le Kasaï-Central fait partie des quatre provinces du pays (avec le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri) qui comptent le nombre le plus important des personnes en situation de crise ou d’urgence. C’est que révèle la dernière analyse sur l’insécurité alimentaire en RDC publiée la semaine dernière.
Le Kasaï-Central connaît une crise alimentaire chronique depuis de nombreuses années déjà.
Plusieurs causes structurelles expliquent cette situation, explique Camille Kabamba, agent de l’inspection de l’agriculture détaché au bureau de la FAO à Kananga.
Parmi elles, les faibles superficies cultivées, la pauvreté du sol et la difficulté des paysans de se procurer en outils aratoire et en semences de bonne qualité.
Cette année, note M. Kabamba, à ces problèmes se sont ajoutées d’autres difficultés : les mesures prises pour limiter la propagation du Coronavirus et la dépréciation du franc congolais.
Camille Kabamba fait savoir que le Kasaï-Central a un rendement agricole très faible. Ce qui la rend dépendante des productions des autres provinces comme le Kasaï et l’ex-Katanga.
Les limitations des déplacements décidées lors de l’instauration de l’état d’urgence sanitaire a créé un déficit de produits agricoles dans plusieurs territoires.
Les territoires les plus touchés sont Dibaya et Dimbelenge, classés en phase d’urgence. La population y est en déficit alimentaire extrême. Elle ne dispose pas suffisamment d’aliments ni de moyens pour s’assurer une alimentation correcte.
La ville de Kananga ainsi que les territoires de Demba, Luiza et Kazumba sont en phase de crise. Pour se nourrir, 20% de la population est contrainte de puiser dans ses moyens d’existence. Les ménages sont notamment obligés de revendre les biens de la maison pour acheter de la nourriture.
La dépréciation du franc congolais n’a pas arrangé les choses. Elle a occasionné une hausse des prix, accentuant les difficultés de plusieurs ménages de se nourrir correctement.
Au Kasaï-Central, «les ménages sont fortement dépendant du marché, avec 67% des ménages enquêtés dépensant plus de 65 % de leur revenu total pour les besoins alimentaires et 46% qui dépensent plus de 75 % de leur revenu total pour les besoins alimentaires», mentionne un document expliquant les données contenues dans la dernière analyse sur l’insécurité alimentaire.