Des jeunes filles, devenues mères à la suite des viols à Goma (Nord-Kivu) gardent encore espoir d’une vie meilleure, pour leurs enfants d’abord et pour elles–mêmes. Un espoir qui leur permet d’amortir le choc du viol, qu’elles sont obligées de supporter toute leur vie.
Ces filles sont réunies dans une maison d’écoute des filles de l’organisation Groupe d’hommes voués au développement intercommunautaire (GHOVODI), dans le cadre de son projet Ecoles sans murs.
Agée de 14 ans, à la voix enfantine, Anne (surnom pour avoir requis l'anonymat) est déjà mère d’une petite fille de 14 mois. Violée au quartier Majengo, un soir, alors qu’elle revenait chez elle après une course, elle a poursuivi ses études jusqu’au jour où son ventre ne l’a plus permis. Malgré ses conditions difficiles, elle rêve du meilleur pour sa fille qu’elle a appelée Plamedi.
« J’aimerais qu’un jour elle soit députée. Moi, je ferai la pédagogie. Une formation qui fera de moi une enseignante. Ainsi, je pourrai contribuer à la protection des enfants, en leur donnant des conseils pour qu’ils soient à l’abri des violeurs », a-t-elle confié.
Une autre fille, âgée de 17 ans, a appelé son fils Bonheur : « Mon vœu est de le voir heureux, grandir et devenir un homme responsable, diffèrent de celui qu’a été son père », a-t-elle souhaité.
Pour elle, l’expérience du viol est derrière elle. Elle regarde désormais vers l’avenir. Un avenir dans lequel les nuages de sa triste expérience ont été balayés par sa détermination à vivre positivement.
Le projet "Ecoles sans murs", qui permet à plus de 150 filles victimes des viols de reprendre le chemin de l’école, est un premier pas, pour chacune d’elles, vers cet avenir tant espéré.