Les résultats préliminaires des enquêtes de la Police judiciaire des parquets sur la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat renseignent qu’il y a plus de 133 000 agents fictifs et environs 43 000 doublons qui bénéficient indûment de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat officiellement reconnus.
Des sources proches de la police judiciaire, qui se sont confiées à Radio Okapi, font des révélations sur les présumés détournements des salaires opérés par manque d’un système de bancarisation efficace depuis le mois d’août 2011 jusqu’à ce jour.
Les agents de l’administration publique, du Président de la République jusqu’au dernier huissier, sont estimés à environ 1 138 000 fonctionnaires. Ces chiffres, avancent-elles, ne reflètent pas la réalité. Les vrais effectifs ne sont jamais maîtrisés malgré les recensements réguliers. Ce qui cause un manque à gagner considérable au trésor public.
L’histoire de la bancarisation remonte de l’instruction demandée par le parquet générale près la Cour d’appel de Kinshasa-Matete. Car d’après ces sources, le rapport du comité de suivi de cette bancarisation n’avait jamais été finalisé et qu’il y aurait des éléments nouveaux.
Peu avant, la première demande d’instruction avait été formulée sur injonction de l’ancien ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba puis, le dossier fut classé sans suite.
Depuis le mois d’août 2011, sept mille milliards des francs congolais ont été détournés chaque mois des salaires des fonctionnaires.
Les enquêteurs allèguent que l’argent détourné a été partagé entre 50 personnes, agents et officiels impliqués dans la chaine de paiement avec la complicité de certains responsables de la Banque centrale du Congo et des banques commerciales.
Enfin dans le cadre du suivi de la bancarisation, le comité qui en assure le contrôle et l’encadrement afin d’élaguer les doublons et les fictifs n’est pas non plus sans reproche. Ses responsables défalqueraient l’équivalent de 3,6 $ sur la paie de chaque fonctionnaire.
Les fonctionnaires de l’Etat représentés par le SYNECAT se disent satisfaits de ces résultats préliminaires. Le secrétaire de SYNECAT, Jean-Bosco Puna, a toujours réclamé un audit sur cette bancarisation. Il souhaite que ces enquêtes aboutissent à des sanctions.