Le calme est revenu mercredi 8 janvier à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), après deux jours d’échauffourées entre policiers et étudiants. Ces derniers protestaient contre la disparité dans la fixation de frais académiques. Sur le campus, beaucoup d’étudiants quittent les résidences universitaires. Ils obtempèrent à l’instruction du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Thomas Luhaka, qui leur avait accordé un délai de 48 heures pour évacuer les homes.
Matelas, sacs au dos, valises, écrans et autres bagages sont placés en dehors des résidences universitaires. Ces objets ne sont pas à vendre. Ce sont des biens des étudiants qui ont décidé de partir librement, sur décision du ministre Thomas Luhaka.
Ils n’ont que 48 heures, soit mercredi et jeudi, pour quitter les résidences universitaires. Il y en a qui n’ont pas attendu la levée du soleil pour obtempérer. Déjà mardi soir, plusieurs étudiants ont vidé leurs chambres.
Les étudiants recourent à plusieurs moyens pour faire évacuer leurs affaires. Certains transportent leurs bagages sur leurs têtes. D’autres font recours aux taxi-motos. D’autres encore font appel aux voitures. La colline inspirée, souvent inondée de monde, ressemble peu à peu à un désert.
Dans les résidences des filles, parents, tuteurs ou des proches de la famille, ainsi que des amis viennent aider les étudiantes.
Le départ se fait dans le calme à l’UNIKIN, contrairement aux troubles enregistrés lors des journées de lundi 6 et mardi 7 janvier. Mais, cela n’empêche pas les étudiantes et étudiants de chanter. Des chants scandés en lingala (une langue locale de la RDC) pour implorer une grâce de la part du ministre Thomas Luhaka.
On pouvait entendre des chants comme : « Thomas Luhaka, toza na place ya ko kende te, to ko vanda awa » ou « Thomas Luhaka, nous n’avons où aller, nous voulons rester ici. »
Aux abords du campus, des habitants des quartiers riverains assistaient à ce spectacle avec un brin d’amusement.
Larmes aux yeux
Si les étudiants qui ont des parents à Kinshasa ont des maisons où ils seront logés avant le retour dans les résidences universitaires, ceux qui proviennent des provinces ont des yeux rouges. Des gouttes de larmes coulent sur leurs joues. Certains ne savent où aller.
« J’ai vraiment des larmes aux yeux au moment où je vous parle. Je ne sais pas où passer la nuit pour le moment. Je suis venu de la province du Sankuru, et j’ai directement transité au home », pleure un étudiant.
Pour d'autres, ils ne font que subir la rigueur de la loi, après le mauvais comportement de certains de leurs camarades.
« Ce sont les mesures prises par les autorités. Moi, ça ne me dérange pas. Il y a certains de nos amis qui se sont mal comportés. On ne peut que subir la rigueur de la loi », affirme un autre étudiant.
Il n'y a pas eu présence des policiers sur le campus, pendant que les étudiants quittaient les homes. Tout s'est passé dans le calme.