Revue de presse du lundi 28 octobre 2019
Les journaux de Kinshasa commentent dans tous les sens deux sujets de controverse sur la scène politique congolaise : l’éventuel troisième mandat de Joseph Kabila, qui divise déjà PPRD et UDPS, et la désignation du porte-parole de l’opposition, à la base d’escalade verbale entre pro-Katumbi et pro-Fayulu.
« Le parti présidentiel, l’UDPS, se projette déjà dans l’avenir avec comme objectif 2023. L’optique est de donner un second mandat à l’actuel chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, avec en bonus une majorité parlementaire », informe Le Potentiel. Jacquemain Shabani, président de la commission électorale permanente du parti, tout comme d’autres acteurs sont à la manœuvre, signale le tabloïd.
« Contrairement aux affirmations du PPRD concernant 2023 : Kabila reste recalé », titre pour sa part Le Phare, citant le professeur André Mbata, qui ne décolère pas au sujet des affirmations des caciques du PPRD selon lesquelles Joseph Kabila serait encore éligible au poste de Président de la République.
Dans la mesure où la Constitution a établi un régime d’incompatibilité entre le statut de sénateur et tout autre mandat électif et que, d’après la loi et le Règlement Intérieur du Sénat, Joseph Kabila « est soumis aux mêmes incompatibilités que tous les autres sénateurs (sauf une fonction dans le cadre des Organisations internationales), il ne peut donc briguer à nouveau un tel mandat, tranche le célèbre constitutionnaliste. Ceux qui émettent cette opinion brumeuse se fondent apparemment sur la possibilité pour l’ancien Raïs de renoncer à son statut de sénateur à vie. Ils oublient que ce statut est lié à une qualité qui lui restera collé au corps jusqu’à la fin de sa vie. Il s’agit de sa qualité d’ancien Président de la République, poste qu’il a déjà assumé à deux reprises, tombant ainsi sous le coup des articles intangibles de la Constitution », renchérit le quotidien.
Pro-Katumbi et pro-Fayulu
Et du côté de la coalition Lamuka, les violons, en tout cas, semblent ne plus s’accorder entre Moïse Katumbi, président de “Ensemble pour le Changement” et Martin Fayulu, président de la “Dynamique pour la Vérité des Urnes”. « Passe d’armes entre Katumbi et Fayulu Moise Katumbi », écrit Forum des As, parlant d’attaques indirectes entre les deux personnalités. Le président d'Ensemble et le patron d'Ecide viennent d'ouvrir une offensive directe le week-end dernier. « L'épineuse question de la désignation du porte-parole de l'opposition continue à diviser les sociétaires de Lamuka, plateforme née à Genève, et qui a soutenu la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle du 30 décembre 2018 », explique le journal.
Pour le député Eliezer Thambwe, cité par Actualite.cd, le choix du porte-parole de l’opposition devrait se faire entre Katumbi et Bemba. Il estime que ce choix devrait répondre à ces critères : le poids politique au sein du Parlement, la compétence mais aussi l’expérience.
Quoiqu’il en soit, Folquin, Adolphe Muzito, à en croire Médiacongo.net, prendra la direction du présidium de Lamuka début novembre. Arrivé fin mandat à la tête de la plateforme Lamuka, Jean-Pierre Bemba passera le bâton de commandement du présidium de la plateforme à l'ancien Premier ministre Adolphe Muzito, pour un mandat de trois mois, soit de novembre à janvier. Aldophe Muzito devra, constate le media en ligne, lors de son mandat, gérer la question de l'élection de ce porte-parole de l'opposition qui pose déjà problème entre les pro Katumbi et les pro Fayulu. Aldophe Muzito, selon le site, est présenté comme l'un des radicaux de Lamuka.