« Vous êtes l’avenir de notre pays, l’avenir du Congo de demain. Les futurs ministres, c’est vous. Les futurs proved (responsable de la province éducationnelle, NDLR), c’est vous. Les futurs inspecteurs, c’est vous. Donc, nous comptons beaucoup sur vous […] Vous devez prendre le destin de ce pays en mains ». Ces mots, Emery Okundji, ministre intérimaire de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) les a adressés lundi 24 juin aux élèves réunis dans une salle d’examen d’Etat au centre du collège st Joseph (Elikya) à Kinshasa.
Emery Okundji donnait là le coup d'envoi de la session 2019 de l'épreuve finale de l’enseignement secondaire en RDC. Le ministre par intérim de l’EPSP a encouragé les élèves à travailler en toute sérénité pour mériter leurs diplômes d’Etat.
Pour cette session, 722 907 élèves finalistes des humanités secondaires répartis dans 2 095 centres sont attendus sur l’ensemble du territoire. Ce même lundi, 4 938 finalistes du cycle court ont aussi débuté la session du Jury national.
Bunia : dispositions spéciales
Afin de permettre aux élèves de présenter cet examen tranquillement, des dispositions spéciales ont été prises pour les finalistes des zones à problèmes en RDC. Tels ceux de l’Ituri. Plusieurs candidats finalistes ayant fui les conflits armés de ces dernières semaines dans le territoire de Djugu passent leurs examens d’Etat à Bunia, capitale provinciale de l’Ituri.
Bunia accueille ainsi 82 candidats dont 37 filles en provenance de Djugu. Ces élèves vont passer leurs examens au centre situé dans l’enceinte de l’école primaire Shalom. Ils n’ont pas pu se rendre à leurs centres initiaux d’examen qui étaient situés à Nizi, Drodro, Djugu2/Nizi, et Mongwalu.
Dans certains coins de Djugu épargnés des violences, les élèves vont présenter leurs examens sur place. Ils ne viendront pas au chef-lieu du territoire comme cela se faisait les années précédentes.
« Ce sont nos finalistes peu importe là où ils peuvent se retrouver. Il y avait déjà tous les documents possibles : les macarons, les listes. C’est ce qui identifie le candidat pour l’examen d’Etat. Nous avons tous ces documents, ils n’auront pas de difficulté pour se retrouver dans leurs centres au moment venu. Je peux vous assurer que les questionnaires des examens ont atteint tous les centres depuis le vendredi », a déclaré Sosthène Shabishimbo, inspecteur provincial de l’EPSP en Ituri.
A Bunia cependant, le responsable d’une école a été interpelé par les services de sécurité pour avoir refusé l’accès dans la salle d’examens à une dizaine d’élèves finalistes de son institut qui n’ont pas soldé leurs frais de scolarité. Le vice-gouverneur de l’Ituri, Martin Shalo, a condamné cette pratique. Il a demandé aux gestionnaires des écoles et des centres de respecter les instructions des autorités provinciales et de permettre à tous les élèves de présenter leurs examens.
Kasaï-Central : 3% des filles en plus
Dans la province du Kasaï-Central, 24 310 candidats dont 7 757 filles, soit un peu plus de 32%, sont concernés par l’examen d’Etat. Un accroissement d’environ 3% par rapport à l’année passée.
Le gouverneur de province, Martin Kabuya, qui a choisi le Collège catholique Saint Louis de Kananga pour lancer ces épreuves nationales, se réjouit de l’accroissement du taux de participation des filles à cette session.
Il a saisi l’occasion du début de cette épreuve pour mettre en garde les éventuels fauteurs des troubles.
« Nous devons mener une lutte sans complaisance contre les démons de la fraude et de la tricherie sous toutes ses formes. Nous voulons à cet effet des chefs de centres patriotiques. Ceux qui agiront autrement seront poursuivis jusque dans leur dernier retranchement », a-t-il prévenu.
Le même avertissement a déjà été fait le week-end passé par le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA). Cette association prévoit de déployer ses membres à travers tous les centres pour débusquer les auteurs éventuels de la corruption.