Des hauts responsables des Nations unies et des militants des droits humains appellent à davantage d’efforts pour prévenir et mettre fin aux crimes liés à la violence sexuelle. Ils soulignent l’importance de mettre les victimes au centre de ces efforts. Ils se sont ainsi exprimés mardi 23 avril au Conseil de sécurité au cours d’un débat consacré à la violence sexuelle en temps de conflit.
« Ensemble, nous pouvons et devons remplacer l'impunité par la justice, l’indifférence par l'action », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans un discours au début de ce débat.
Malgré les efforts d’individus, de gouvernements, d’organisations de la société civile et des Nations unies, « la réalité sur le terrain n'a pas changé », a constaté M. Guterres, précisant que la violence sexuelle continue d'être une caractéristique horrible des conflits dans le monde.
« Si nous voulons un jour empêcher que ces crimes ne se produisent, nous devons d'abord faire face à la réalité inacceptable que cela ne ‘coûte’ en général rien de violer une femme, un enfant ou un homme dans les conflits armés du monde entier.
Pour changer les choses, nous devons augmenter les coûts et les conséquences pour ceux qui commettent, commandent ou tolèrent la violence sexuelle dans les conflits.
Nous devons transformer une culture de l'impunité vieille de plusieurs siècles en une culture de reddition des comptes », a affirmé la Représentante spéciale de M. Guterres sur la violence sexuelle en temps de conflit, Pramilla Patten, qui a appelé à donner la priorité à la dissuasion et à la prévention.
La militante des droits humains Yazidie Nadia Murad et le médecin congolais Denis Mukwege, qui partagent le Prix Nobel de la paix 2018, l’avocate Amal Clooney et Inas Miloud du Mouvement des femmes Tamazight y ont aussi pris part.
António Guterres a salué les efforts déployés par le Dr. Mukwege pour créer un fonds mondial d'aide aux victimes. Il a appelé tous les États Membres à y contribuer, « afin que ce fonds puisse transformer la vie des personnes touchées et leur offrir une forme de réparation. »
Avec ONU Info.