Cadre PALU de la première heure, Jacques Fumunzanza qualifie Antoine Gizenga Fundji de philosophe. Il l’a dit dans un entretien accordé, en juin 2017, à Radio Okapi.
« Quand vous parlez avec lui, vous sentez que c’est un philosophe. Gizenga ne reçoit pas de gens pour parler de la pluie et de beau temps. Il ne reçoit pas de gens pour parler de la famille mais plutôt pour parler du parti, de la démocratie et de la libération du pays », a-t-il témoigné. Cet ancien directeur de cabinet-adjoint d’Adolphe Muzito alors Premier ministre de la RDC, révèle que le Patriarche lumumbiste est également un homme intellectuel et préfère rester près du peuple.
Jacques Fumunzanza définit le secrétaire exécutif du PALU comme un homme qui ne réagit pas à chaud quelle que soit l’ampleur d’un événement politique ou social dans le pays.
Pour lui, Antoine Gizenga a une forte personnalité sociale et il est équilibré ainsi qu’endurant. « C’est un homme très peu impressionnant. Tant qu’il en a vu de toutes les couleurs, qu’est-ce que vous pouvez lui apprendre qu’il n’a pas vécu ! Qu’il s’agisse de création et fonctionnement des partis politiques, du gouvernement, de la lutte armée ainsi que de la prison », a poursuivi Fumunzanza.
Ce cadre PALU a soutenu que le Patriarche est doté du sang-froid et d’une maitrise de soi. Il a mené plusieurs actions pour secouer le régime Kabila père sans se soucier de sa propre vie.
Jacques Fumunzanza estime que son mentor peut léguer un grand héritage aux générations politiques à venir dont la lutte pour le bien-être de la Nation et la résistance politique. Il cite entre autres, la quête menée en Belgique et dans l’Ex-URSS en vue d’amener le pays à la souveraineté nationale et internationale. Avant l’indépendance de la RDC, Antoine Gizenga dirigeait le Parti solidaire africain (PSA) avec lequel il a pris part à la table ronde de Bruxelles (Belgique).
Deux ans après l’accession du pays à l’indépendance, Gizenga avait été emprisonné pendant deux ans. Relâché en 1964, il fondait le Parti lumumbiste unifié (PALU). Une année après, Jean-Désiré Mobutu avait fait son coup-d ’Etat en renversant le régime Kasa-Vubu.
« La fondation de ce parti était une provocation parce que tous ceux qui parlaient de Lumumba à cette époque-là étaient pourchassés », a fait savoir Mfumunzanza.
Une fois au pouvoir, Mobutu a tenté en vain de collaborer avec Gizenga qui rejeta l’offre. Mis en résidence surveillée, le Patriarche du PALU a réussi à aller en exil pour ne retourner au pays que 27 ans après, soit en 1992.
Avec le même PALU, Gizenga avait participé aux discussions de Sun City, en Afrique du Sud, où il avait fait preuve de leadership politique en montrant des voies à suivre.
A la présidentielle de 2006, Antoine Gizenga arrive en troisième position derrière Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba. Cette position lui permettra, au second tour, de jouer à l’arbitre entre les deux premiers. Le chef politique du PALU opta pour Joseph Kabila avec qui il gagne la présidentielle et forma la Majorité au pouvoir.
Sur accord, Antoine Gizenga est nommé Premier ministre du gouvernement. Le poste qu’il occupa entre 2006 et 2008 avant de céder son fauteuil à Adolphe Muzito.