Dans son arrêt rendu samedi 19 janvier, la Cour constitutionnelle a confirmé les résultats de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), proclamant Félix Tshisekedi président de la République démocratique du Congo (RDC). Le candidat de Cap pour le changement (CACH) est crédité de 38,57 % des voix, conformément aux résultats provisoires.
Vous pouvez suivre l'arrêt de la Cour constitutionnelle dans cet extrait sonore (1'11''):
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Martin Fayulu vient en deuxième position avec 34,83% et Emmanuel Ramazani avec 23,81% occupe la troisième place, selon les résultats définitifs de la Cour constitutionnelle. Cette décision est définitive, irrévocable, opposable à tous et sans appel.
La Cour constitutionnelle a analysé deux requêtes en contestation des résultats provisoires publiés jeudi 10 janvier par la CENI, introduites par les candidats malheureux Martin Fayulu de la Dynamique de l’opposition et Théodore Ngoyi, indépendant.
Deux requêtes rejetées
La première affaire a opposé la Dynamique de l’opposition (DO), plateforme de Martin Fayulu à la CENI. Cette plateforme demandait l’annulation des résultats provisoires « étonnés », le recomptage manuel des voix, la consultation des données des observateurs électoraux comme la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL), ou toute autre mission d’observation électorale et proclamer élu le candidat Martin Fayulu, a rappelé le juge Noël Kilomba.
Selon la Dynamique de l’opposition, la CENI a violé la constitution en excluant quatre circonscriptions des provinces du Nord-Kivu (Beni ville et territoire, Butembo) et de Maï-Ndombe (Yumbi), représentant 1 359 000 électeurs. Elle a ordonné à la CENI d’organiser les élections dans les deux semaines suivant le prononcé, de surseoir à la publication des résultats, en attendant les résultats des circonscriptions exclues.
Pour la Cour constitutionnelle, la demande d’audition des missions d’observation électorale est sans objet. Elle a décidé que les élections ont été régulières et que la demande d’annulation des élections dans les circonscriptions exclues était recevable, mais non fondée. Quant au comptage des voix, c’est une demande extraordinaire, a précisé la Cour constitutionnelle qui a rejeté la demande de la Dynamique de l’opposition. La Cour constitutionnelle a fait savoir que la Dynamique de l'opposition n'a fourni aucune preuve aux allégations soulevées.
Suivez le prononcé de la Cour constitutionnelle dans cet extrait sonore de 57'':
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Dans la deuxième affaire, Théodore Ngoyi réclamait aussi l’annulation de l’élection qu’il qualifiait d’irrégulière. Requête rejetée par la Cour constitutionnelle pour double emploi et défaut d’intérêt.
Félix Tshisekedi est ainsi élu à la majorité simple pour un mandant de 5 ans à la tête de la RDC. Il devient le cinquième président de la RDC. Il succède à Joseph Kabila, au pouvoir depuis le 26 janvier 2001.
Après la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle, le calendrier de la CENI prévoit la prestation de serment le 22 janvier 2019. Ce sera le premier transfert pacifique du pouvoir en RDC, depuis son accession à l’indépendance, le 30 juin 1960.
Kasa-Vubu après l’indépendance
Le premier président de la RDC fut Joseph Kasa-Vubu (30 juin 1960-24 novembre 1965). Il a été élu démocratiquement au suffrage universel indirect. En 1965, il est renversé par le pouvoir militaire du maréchal Mobutu le 24 novembre.
C’est à cette date que Joseph-Désiré Mobutu s’autoproclame président de la République. Il organisera par la suite des élections en 1970 où il sera l’unique candidat pour le compte du Mouvement populaire de la Révolution (MPR).
Il est lui aussi renversé par un coup d’Etat militaire le 17 mai 1997. C’est Laurent-Désiré Kabila qui mène rébellion.
Kabila père et Kabila fils
Le 17 mai 1997, le régime Mobutu s’écroule. Laurent-Désiré Kabila, le chef de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) prend le pouvoir. Il va diriger pendant quatre ans. Il est assassiné le 16 janvier 2001.
Son fils, Joseph Kabila, le succède. Il preste serment le 26 janvier 2001.
En 2002 se tiennent les négociations à Pretoria en Afrique du Sud. À l’issue de ce forum, un schéma 1+4 est mis en place en 2003. C’est-à-dire un président et quatre vice-présidents. Joseph Kabila reste à la tête du pays jusqu’en 2006.
C’est en 2006 que la RDC organise ses premières élections, dont la présidentielle est à suffrage universel direct à deux tours. Joseph Kabila est élu devant Jean-Pierre Bemba.
En 2011, il est réélu. Cette fois-ci, la présidentielle se déroule à un seul tour. Joseph Kabila gagne l’opposant Etienne Tshisekedi.
La RDC organise pour la troisième fois les élections en décembre 2018. A l’issue du scrutin présidentiel, Félix Tshisekedi, fils d’Etienne Tshisekedi, est proclamé président.
Les 5 président de la RDC
Joseph Kasa-Vubu : 30 juin 1960-24 novembre 1965
Joseph-Désiré Mobutu : 24 novembre 1965-16 mai 1997 (renversé par un coup d’Etat après une rébellion conduite par Laurent-Désiré Kabile).
Laurent-Désiré Kabila : 17 mai 1997-16 janvier 2001 (assassiné)
Joseph Kabila : 26 janvier 2001-installation du nouveau président élu.
Etienne Tshisekedi : à partir de son installation.