La plupart de messages avancés par les candidats aux différentes élections sont démagogiques, et ne visent qu’à obtenir le vote des électeurs, affirme le professeur Ngoma-Binda. Dans son analyse faite dimanche 9 décembre à Radio Okapi, il estime que seuls ceux qui donnent des promesses réalisables dans les cinq prochaines années sont crédibles.
« C’est de bonne guerre. Même celui qui a mal travaillé, même celui qui n’a pas les capacités de transformer la société donne l’espoir d’un changement », a affirmé le professeur Ngoma-Binda.
Il a invité la population congolaise a un sens élevé de discernement avant de choisir les candidats à voter.
« Le sens de discernement permettra de comprendre la promesse qui peut tenir en 5 ans ou pas. Le peuple doit bien voir qui est capable, au regard de l’expérience du passé », a conseillé l’auteur du livre participation politique et professeur d’éducation à la citoyenneté dans les universités congolaises.
Le social : promesses des candidats
La campagne électorale entre dans sa troisième semaine lundi 10 décembre sur toute l’étendue de la RDC. A Kinshasa, les lieux publics sont inondés des panneaux, banderoles et affiches de toutes les dimensions et de toutes les qualités. Chaque candidat ou chaque candidate y va avec son message pour convaincre les électeurs de sa circonscription.
Ils sont de tous de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles à s’être engagés dans la course à la députation nationale et à la députation provinciale. En partant des jeunes aux personnes âgées, hommes et femmes, pasteurs, enseignants,commerçants, les personnes de toutes les catégories socio-professionnelles se sont lancées dans la campagne électorale. Tous tentent leur chance, chacun avec ses arguments qu’on peut lire sur leurs affiches. Ici ce sont les papas sociaux, les mamans sociales. Là, « le candidat intègre », plus loin, « le défenseur du peuple » si ce n’est pas défenseur des jeunes ou de la jeunesse. Tout pour convaincre les futurs électeurs de sa circonscription.
Ceux-ci semblent, pour la plupart, avoir leur petite idée par rapport à ces messages. Tel ce jeune étudiant de l’INBTP :
« Ils peuvent nous dire tout ce qu’ils disent, tout ce qu’ils peuvent écrire : papa social, maman sociale, bon, nous, ce que nous voulons c’est le changement du pays. Tout ce qu’ils disent-là, ça ne nous intéresse pas ».
« Le message, c’est comme la publicité. C’est vendre ce qu’on n’a pas peut-être. Où est-ce qu’ils étaient quand les gens souffraient, quand les gens avaient besoin de la bière, quand les gens avaient besoin des soins médicaux. C’est aujourd’hui qu’ils deviennent des papas sociaux, des mamans sociales, tout ça. Je ne crois pas à leurs messages », affirme un chrétien rencontré peu après le culte du dimanche.
Pour un autre encore, le rôle d’un député n’est pas celui que les candidats transmettent dans leur message :
« Ce n’est pas ça le rôle d’un député. Il faut qu’ils nous disent la vérité. Le rôle d’un député c’est de voter les lois, proposer des lois au Parlement. Moi je demande aux jeunes de voter des gens doués qui peuvent faire quelque chose de bien pour l’avenir de notre pays. »
Cet avenir va donc se jouer dans quelque 13 jours. En attendant, l’heure est encore à la campagne.