Revue de presse congolaise du lundi 12 novembre 2018.
Le choix de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition est le sujet principal que développe la presse congolaise lundi 12 novembre 2018.
« C’est Fayulu » ! s’exclame Le Phare. Le journal indique que le choix a été opéré, à Genève en Suisse, « au terme de trois jours de tractations entre les 7 leaders des partis et regroupements politiques représentés par Moïse Katumbi (Ensemble), Jean-Pierre Bemba (MLC et Alliés), Félix Tshisekedi (UDPS), Vital Kamerhe (UNC et Alliés), Martin Fayulu (Dynamique), Freddy Matungulu (CNB/ Syenco) et Adolphe Muzito (Nouvel Elan), sous la médiation de la Fondation KofiAnnan. »
Cette désignation, ajoute Times.cd, vient de déjouer tous les pronostics au moment où l’opinion s’attendait à la désignation du président de l’UDPS, Félix Tshisekedi ou de Vital Kamhere, président de l’UNC. Dans un bref portrait, ce média en ligne présente Martin Fayulu comme un homme d’affaires congolais, député provincial aux élections de 2007 et député national aux élections de 2011.
En mars 2009, il participe à la création du parti politique dénommé Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECiDé), parti dont il est Président, renchérit Le Potentiel.
« Martin Fayulu est également coordonnateur des Forces acquises au Changement (FAC), plate-forme politique qui regroupe une vingtaine de partis politiques. Il coordonne aussi Sauvons la RDC, un regroupement sociopolitique créé le 18 novembre 2013 », écrit le tabloïd.
Désigné candidat commun de l’opposition, Martin Fayulu annonce ces 2 priorités : la machine à voter et le fichier corrompu, poursuit Congoprofond.net
« Unis, en conjuguant nos efforts, avec une dose de bonne volonté, nous pouvons déplacer les montagnes. Dans cet état d’esprit, nous nous attaquerons avec succès aux verrous qui restent: la machine à voter et le fichier électoral corrompu », a promis M. Fayulu.
Après la désignation du candidat commun de l’opposition, les leaders de l’opposition ont créé une plateforme « Lamuka », renseigne pour sa part 7sur7.cd.
Ce nouveau regroupement se fixe dix (10) engagements, entre autres : réaliser l’alternance démocratique par des élections libres, transparentes, crédibles, inclusives et paisibles ; restaurer et consolider l’ordre institutionnel de l’accord global et inclusif de Sun City de 2002.
« Comment est-on arrivé à choisir Martin Fayulu alors que Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi étaient favoris ? » Forum des As nous retrace le film du vote :
« Chaque candidat avait deux cartons pour opérer deux choix possibles. Il ressort de cet exercice, que les candidats supposés "petits" ont profité de la rivalité des deux grands candidats. Chacun des deux favoris aurait voté pour lui-même et un "petit " candidat. Ce qui fait que les deux outsiders se sont retrouvés chacun avec plus de voix que les deux prétendants qui étaient Tshisekedi et Vital Kamerhe, au point de se qualifier pour le second tour ».
Et à ce niveau, le vote ayant été élargi à tous les sept, Fayulu l’a emporté sur Matungulu par 4 contre 3 voix. Selon, une indiscrétion ayant fuité à Genève, la préférence à Fayulu aurait été dû au fait qu’il serait intraitable sur la machine à voter, relate le quotidien.
Le « Non » de l’UDPS
À l’UDPS, la désignation de Fayulu passe mal. Le parti se dit « non concerné », et refuse « l’imposition » d’un nouveau « Zahidi Ngoma. » C’est ce qu’a affirmé le secrétaire général de l’UDPS chargé de la mobilisation, Augustin Kabuya, cité par Cas-info.ca.
« L’UDPS s’est battue pendant 36 ans sans trahir notre peuple. Ce qui vient de se passer, c’est comme à Sun City. Nous ne voulons pas qu’on nous impose un autre Zahidi Ngoma », a-t-il affirmé, sans cacher sa déception.
Mais Actualité.cd annonce que Félix Tshisekedi, président de l’UPDS promet de « convaincre sa base ». Pour lui, le choix du changement aujourd’hui s’appelle « Martin Fayulu. »
« Ils [les partisans de l’UDPS] doivent être d’accord. Il n’y a rien à faire. Nous voulons le changement et le changement passe par le soutien à la candidature de Martin Fayulu. S’ils veulent la continuité de la Kabilie, ils feront d’autres choix. Moi je vote pour le changement et le changement aujourd’hui s’appelle Martin Fayulu », a déclaré Félix Tshisekedi.
Convaincre la base. Un exercice que La Prospérité qualifie déjà d’équation à mille inconnus. Le remue-ménage va, certainement, créer un climat morose, une nouvelle configuration au sein de ce parti. Car, à dix jours du lancement de la campagne électorale, le temps presse tout le monde, analyse le journal, qui se demande ce qu’il faudrait-il faire pour bouger les lignes et ramener les durs des durs de l’UDPS dans le jeu de la Real Politik qui veut qu’ils acceptent, par devers eux, Martin Fayulu?
L’Avenir prédit déjà l’échec de l’opposition et affirme que « c’est une passe en or qui est faite à Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du Front Commun pour le Congo (FCC). Le dauphin de Kabila ne va pas trop se dépenser devant un adversaire [Martin Fayulu] qui est pratiquement l’ombre de lui-même ».
Pour le quotidien, le manque d’adhésion à la candidature commune va provoquer l’éparpillement des voix. Fait qui sera préjudiciable au candidat de l’opposition, considéré comme menu fretin, comparativement au dauphin du FCC.