Lutte contre la corruption en RDC: la dénonciation présidentielle mise à rude épreuve de la justice

L’initiative du chef de l’Etat de nommer un conseiller spécial en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le terrorisme, le blanchiment des capitaux et détournement des fonds publics démontre l’importance d’impulser l’éthique auprès des gouvernants et autres gestionnaires publics comme privés. Mais depuis que l’Ordonnance plaçant les Services du Conseiller spécial Luzolo Bambi sous l’autorité directe du Chef de l’Etat a été prise, près de trois aujourd’hui, le conseiller spécial éprouve de nombreuses difficultés de mener à bien sa mission. La dénonciation présidentielle est ainsi mise à rude épreuve des magistrats du ministère public et du siège. 

A titre illustratif par exemple, le 19 octobre 2018, le directeur général et le pharmacien responsable de la Société ZENUFA ont passé leur première nuit au cachot du parquet général de Kinshasa-Matete. Arrêtés et transférés au parquet par les services du Conseiller spécial, KARKERA PREMANATHA, de nationalité indienne et le Congolais Barthélemy TSHIKAYA KABENGELE ont été accusés de fraude, contrefaçon de la Quinine, faux et usage de faux, faits prévus et punis par le Code pénal congolais.

 Après 48h de détention au parquet, ils ont été transférés à la prison centrale de Makala où ils ont comparu en chambre de conseil puis mis en liberté sous caution. Ce qui a provoqué un tollé entre les services du conseil spécial et le président du Syndicat autonome des magistrats du Congo (SYNAMAC). 
Voilà à trois ans d’exercice, les services du conseiller spécial dénoncent, arrêtent et défèrent devant le parquet des personnes soupçonnées de corruption ou de fraude, détournement d’argent. Mais quelques jours après ces personnes sont relaxées au grand dam des services du Conseiller qui jettent de l’opprobre sur les magistrats. 

Quel est l’impact de cette dénonciation dite présidentielle ? Pourquoi les gens arrêtés sont vite libérés ? Comment doivent procéder les services du Conseiller spécial ? Comment rendre efficaces ces services ? 

Le magazine Droit et Citoyenneté aborde cette problématique avec un expert en questions politico-juridiques et avocat international Aimé Kilolo Musamba et le magistrat Nicola Kendinshimba. 

Cette émission a été réalisée par JEEF NGOY MULONDA 

Bonne écoute

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