Le sénateur Jean-Pierre Bemba, invalidé par la Cour constitutionnelle de la présidentielle du 23 décembre, a dénoncé mardi 4 septembre une « parodie d'élection ». Lors de son intervention sur France 24, il accuse le président Joseph Kabila de choisir les opposants qui devront concourir contre son candidat Emmanuel Ramazani.
Lundi 3 septembre, la Cour constitutionnelle a définitivement exclu Jean-Pierre Bemba de la course à la présidentielle, en raison de sa condamnation pour « subornation de témoins » par la Cour pénale internationale (CPI), confirmant ainsi la décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« Au-delà même de ma personne, le fait que l'on choisisse des opposants (...) c'est très inquiétant », a réagi sur France 24 M. Bemba, investi par son parti le Mouvement de libération du Congo (MLC) comme candidat à la présidentielle de décembre, qui doit désigner le successeur de M. Kabila, dont le second mandat aurait dû s'achever en décembre 2016 et qui n'avait pas le droit de se représenter.
Nous allons « assister à une parodie d'élection » en décembre, a-t-il estimé.
« La Cour constitutionnelle est aux ordres du pouvoir en place (...). Tout ça n'est qu'une mise en place qui veut que le candidat du pouvoir puisse ne pas avoir de candidat sérieux devant lui », a affirmé M. Bemba, en référence à l'ex-ministre de l'Intérieur et chef du parti présidentiel PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary, désigné comme candidat au scrutin par le président Kabila et sa coalition Front commun pour le Congo (FCC).
Vous pouvez suivre l’interview de Jean-Pierre Bemba sur France 24 dans cet extrait choisi pour vous (53'')
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Président du MLC, M. Bemba passait pour l'un des favoris à la succession du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001.
Il avait déposé sa candidature début août après un retour triomphal à Kinshasa et son acquittement en appel par la CPI de sa condamnation à dix-huit pour des crimes de guerre et contre l'humanité commis par sa milice en Centrafrique. Il a été condamné dans une affaire annexe pour subornation de témoins par la CPI, qui prononcera sa peine le 17 septembre.
Le dossier de M. Bemba avait été déclaré « irrecevable » par la CENI. L'opposant avait alors saisi la Cour constitutionnelle contre cette décision.
Pour la Cour constitutionnelle congolaise, « la subornation de témoins est une circonstance aggravante dans l'infraction de corruption » en RDC. « C'est en bon droit que la Céni a conclu à l'inéligibilité de M. Jean-Pierre Bemba. »
Avec l’AFP.