Effigies des candidats devant les sièges des partis politiques, calicots appelant au soutien de tel ou tel autre homme politique sont clairement visibles sur les artères de Kinshasa, et d’autres villes de la RDC. Une ambiance de campagne électorale avant l’heure que dénoncent certains hommes politiques.
A Kisangani dans la province de la Tshopo, les dépôts des candidatures aux législatives nationales et provinciales ont pris les allures de festival. Les candidats souvent accompagnés des centaines de partisans sillonnaient les rues de la ville avant d’atteindre les bureaux de réception et des traitements des candidatures ouverts par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Affiches, calicots et effigies des candidats sont perceptibles dans les carrefours, états-majors des partis et devant les résidences des candidats dans cette ville.
Pareil pour Kinshasa, la capitale congolaise ou les signes de campagne électorale sont présents dans l’espace public.
« Ceci montre que la majorité se permet de tout faire. Naturellement, vous allez voir que les drapeaux qui sont sur les avenues, ce sont les drapeaux de la majorité. L’opposition presque pas », accuse Prince Epenge, secrétaire exécutif de la Dynamique de l’opposition.
Faux, retorque-t-on à la Majorité présidentielle où l’on parle plutôt d’une mobilisation en vue de la campagne électorale.
« Les partis de la majorité ne sont pas dans la précampagne mais se préparent à la campagne proprement dite. On ne peut pas faire la précampagne tant que la CENI n’a pas donné l’ordre », se défend Tripo Losele secrétaire national de la Convention pour la Démocratie et la République (CDR), un parti de la coalition majoritaire au pouvoir.
Vendredi 17 août, Gaspard Bosenge le gouverneur intérimaire de la Tshopo a réuni le maire et les six bourgmestres de Kisangani et leur a enjoint d’interdire cette campagne électorale précoce dans leurs juridictions.
« Désormais tout contrevenant subira la rigueur de la loi », a-t-il menacé. Seulement, la loi est muette concernant les sanctions à infliger aux partis ou acteurs politiques qui battent campagne avant l’heure.
Le spectre d’action du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) se limite aux seuls médias alors que la campagne précoce se déroule surtout loin des médias. A chaque processus électoral, le CSAC émet une directive qui définit les règles du jeu pendant la campagne électorale pour les médias et les acteurs politiques. Cette directive ne concerne que la période officielle de campagne au cours de laquelle une Commission d’éthique et de vigilance des médias comprenant plusieurs structures (CSAC, UNPC, OMEC, …) est à pied d’œuvre.
« L’article 31 à 33 de la loi électorale charge le CSAC qui gère la régulation des médias de pouvoir rappeler à l’ordre. Malheureusement chez nous il n’y a pas des sanctions prévues comme ailleurs », affirme pour sa part Jean-Pierre Kalamba, porte-parole de la Commission électorale qui se contente d’appeler « les uns et les autres à respecter le code de bonne conduite qu’ils ont signé de bonne foi pour moraliser la vie politique dans notre pays ».