Revue de presse du vendredi 10 août 2018
Les journaux de Kinshasa commentent ce vendredi matin les orientations des acteurs politiques pour la suite du processus électoral, après la clôture des dépôts des candidatures à la présidentielle et aux législatives nationales.
Dans l’espoir de recouvrer son droit de résidence au pays de ses ancêtres qu’il estime être violé par ses détracteurs présents dans les cercles du pouvoir à Kinshasa, Moise Katumbi vient de saisir le premier président du Conseil d’Etat, rapporte Le Phare.
Selon le journal, les avocats du président de la plateforme Ensemble ont déposé mercredi 08 août, sur la table de Félix Vunduawe Te Pemako, président de cette haute instance judiciaire nationale, deux requêtes contre l’Etat congolais. La première requête, explique le journal, sollicite une décision du Conseil d’Etat portant levée, sans équivoque, de toutes les mesures interdisant à Moïse Katumbi de revenir au pays et d’y circuler librement, comme le lui garantit la constitution de la République, promulguée le 18 février 2006.
La deuxième requête sollicite du Conseil d’Etat la décision de sursoir à la clôture du dépôt des candidatures à la présidentielle pour le cas de Moïse Katumbi, dont le droit d’entrer et de circuler librement à travers le territoire national, a été violé par les tenants du pouvoir en place à Kinshasa, précise le quotidien.
Ce qui fait croire au Potentiel que Moïse Katumbi a encore une chance de postuler à la présidentielle. Pour y parvenir, note le tabloïd, il doit franchir l’obstacle que le pouvoir en place a dressé sur son chemin, c’est-à-dire revenir en RDC.
Selon le journal, la rallonge de la CENI des opérations de réception et traitement des candidatures à la présidentielle ainsi qu’aux législatives nationales qui va jusqu’au 13 août 2018 permet à Moïse Katumbi de jouir encore d’une marge de manœuvre - assez étroite certes – pour se lancer dans la course présidentielle. Des démarches sont en cours au plan international pour tenter de réconcilier le régime en place avec le camp Katumbi et l’arrivée ce vendredi à Kinshasa du président sud-africain s’inscrit dans ce cadre, révèle le quotidien.
L'Avenir de son côté fait remarquer que Washington, Paris, Bruxelles, UE et UA saluent la décision de Kabila, après la désignation de Shadary comme candidat du FCC à la présidentielle. Cette communauté internationale, rappelle le journal, n’avait jamais cru que Joseph Kabila prendrait une telle décision, allant à contre-courant de la dynamique actuelle dans la région des Grands Lacs où le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et le Congo-Brazzaville n’ont pas hésité un seul instant à modifier leurs constitutions respectives pour se cramponner au pouvoir. Et ce, sans la condamnation de la communauté internationale, indique le tabloïd.
L’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa a aussitôt salué cette volonté manifeste du président congolais de baliser la voie à l’alternance au pouvoir, renseigne Forum des As.
De son côté, Actualite.cd indique que la cheffe de MONUSCO et les ambassadeurs du Canada, des Etats-Unis, de la Suisse, de l’Union africaine ainsi que de l’Union européenne ont, dans une déclaration commune jeudi 9 août 2018, appelé à préparer une alternance pacifique à l’issue des élections prévues à la fin de cette année.
Ils ont réitéré leur appel à toutes les parties à veiller à ce que le processus électoral et le transfert du pouvoir soient menés de manière transparente, pacifique et inclusive, conformément à la constitution et à l’accord de la Saint-Sylvestre de décembre 2016, rapporte le site web.
Appel à la vigilance
Dans un autre registre, les journaux de Kinshasa reviennent sur l'appel à la vigilance lancé par le Comité laïc de coordination (CLC), malgré la désignation du candidat du front commun pour le Congo à la présidentielle.
Pour Isidore Ndaywel, rapporte Cas-Info.ca, le très gros danger est passé, il reste maintenant à surveiller le reste. Il fait allusion aux « embûches » dans le processus notamment la machine à voter, le fichier électoral qu'il faut auditer et la mise en place des mesures de décrispation politique croit savoir le site web.
Dans un communiqué publié jeudi 9 août, renseigne La Prospérité, le Comité laïc de coordination, tout en se disant déterminé à défendre l’intérêt du peuple, accepte de manière temporaire de surseoir à son programme d’actions du 12, 13 et 14 août, pour faire preuve de bonne foi et encourager, en même temps, le chef de l’Etat et la CENI à prendre, de bonne grâce et non plus au prix du sang, toutes les dispositions nécessaires et urgentes, pour garantir au peuple congolais son droit le plus légitime aux élections crédibles, inclusives, apaisées et transparentes.
Le CLC prévient, par ailleurs, que si ces préalables ne sont pas réunis, il reviendra à la charge, avec une série de nouvelles manifestations pacifiques, conclut le quotidien.