Une délégation conduite par le ministre congolais de la Santé, Oly Ilunga, et le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo, David Gressly, s’est rendue à Beni jeudi 2 août pour organiser la riposte contre la maladie à virus Ebola. Il y a quelques jours le gouvernement congolais a officiellement annoncé la réapparition de l'épidémie à virus Ebola en RDC, cette fois dans le territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu.
Cette délégation spéciale en provenance de Kinshasa et Goma qu’une foule nombreuse est venue accueillir à l’aéroport de Beni-Mavivi était composée du gouverneur de la province du Nord-Kivu, des représentants des agences du système des Nations Unies dont l’OMS, d’une équipe d’intervention rapide du ministère de la santé publique et de partenaires impliqués dans la lutte contre la maladie à virus Ebola, notamment MSF-France.
Dès leur arrivée, une réunion s’est tenue à l’aéroport de Beni pour faire le point de la situation épidémiologique dans la région. Ainsi, comme le révèlent les statistiques : vingt-six cas ont été rapportés dont quatre confirmés et vingt décès communautaires enregistrés parmi lesquels dix-neuf dans l’aire de santé de Mangina, un dans l’aire de santé de Bingo ; neuf malades sont actuellement hospitalisés dans le territoire de Beni.
Par ailleurs, dans le cadre des mesures de santé publique arrêtées au cours de cette rencontre pour la mise en œuvre du plan de réponse élaboré par le gouvernement congolais, des mesures de coordination ont été convenues notamment : l’identification de la ville de Beni comme base de coordination de l’opération de réponse à l’épidémie sur le terrain.
Un comité de crise a également été mis en place pour les quatre zones de santé concernées par la maladie et des dispositions relatives aux mesures de surveillance, de prévention et contrôle des infections, de prise en charge médicale ont été arrêtées afin d’endiguer la maladie et prévenir sa propagation.
Appuyer les efforts du gouvernement
Le Représentant spécial adjoint de la MONUSCO a déclaré que la Mission onusienne se tient prête à appuyer tous les efforts des autorités congolaises selon ses moyens disponibles dans la mise en place logistique de la riposte à la maladie, comme cela avait été le cas précédemment à Mbandaka il y a quelques semaines lors de la précédente épidémie.
A l’issue de réunion, une partie de la délégation composée de M. Gressly, du ministre congolais de la Santé, du gouverneur de la province du Nord-Kivu et des représentants des agences onusiennes s’est rendue à Mangina, localité de 60.000 habitants située à 42 kilomètres au sud-ouest de la ville de Beni et épicentre de la maladie à virus Ebola, pour non seulement marquer sa solidarité avec les populations locales mais également s’enquérir de la situation épidémiologique sur le terrain.
Tandis que l’autre partie est restée sur place à l’aéroport de Beni afin d’identifier deux lieux pouvant accueillir un laboratoire mobile d’analyses d’une part et d’éventuels malades d’autre part.
A l’issue de la visite à Mangina, le ministre de la Santé a indiqué que des laborantins et épidémiologistes de l’Institut National de Recherche Biologique (INRB) allaient rapidement déployer un laboratoire d’analyses non loin de l’aéroport de Beni.
Au micro des radios locales, le gouverneur de la province du Nord-Kivu Julien Paluku a appelé les populations du territoire de Beni à ne pas céder à la panique après l’annonce des cas confirmés d’Ebola, d’éviter les mouvements vers d’autres agglomérations mais aussi d’observer les mesures d’hygiène en mettant l’accent sur le lavage régulier des mains pour prévenir la maladie.
En outre, les défis sécuritaires liés à la présence de nombreux groupes armés dans la région, la province du Nord-Kivu est l’une des plus peuplées de la République démocratique du Congo avec une population estimée à environ huit millions d’habitants dans laquelle s’observe un mouvement dynamique des populations vers d’autres régions, car elle est voisine de la province du Sud-Kivu au sud, du Maniema et de la Tshopo à l’ouest, de l’Ituri au nord et de l’Ouganda à l’est.