La plénière de l’Assemblée nationale a opté, vendredi 8 juin, pour des élections à la date du 23 décembre prochain sans la participation des congolais de l’étranger. Cette option a été levée après des éclairages du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, invité à s’exprimer lors du débat sur la révision de la loi électorale, notamment en ce qui concerne l’identification des Congolais vivant à l’étranger.
Pour Corneille Nangaa, la problématique de l’identification et enrôlement des Congolais de l’étranger fait partie de la contrainte légale, et que sa solution ne serait que légale, relevant des compétences du Parlement, en tant que législateur.
« Si par l’impossible cette solution légale n’est pas trouvée, la tenue des élections à la date prévue restera exposée au risque de l’élasticité du temps », a justifié M. Nangaa.
Après ces explications du président de la CENI, la plénière a examiné les deux propositions de loi du député Henri Thomas Lokondo portant révision des dispositions de la loi électorale sur l’enrôlement des Congolais de l’étranger.
En dépit des avis contraires avancées par certains députés de l’opposition, ce texte a été voté.
Triomphe du réalisme
L’auteur de ces deux projets de loi, Henri Thomas Lokondo se dit satisfait que la Ceni soit passée aux aveux. Pour lui le fait d’écarter les congolais de l’étranger du processus électoral ne viole en rien l’article 5 de la Constitution.
« Je savais depuis longtemps que la CENI et le gouvernement, dans l’état actuel de notre économie, était incapable d’identifier et enrôler tous les Congolais à travers le monde. Aujourd’hui, c’est le réalisme qui a triomphé », a affirmé Henri-Thomas Lokondo.
Dans son article 5, la Constitution de la RDC stipule: « … La loi fixe les conditions d’organisation des élections et du référendum. Le suffrage est universel, égal et secret. Il est direct ou indirect. Sans préjudice des dispositions des articles 72, 102 et 106 de la présente Constitution, sont électeurs et éligibles, dans les conditions déterminées par la loi, tous les Congolais de deux sexes, âgés de dix-huit ans révolus et jouissant de leurs droits civils et politiques. »
Volonté politique
Se basant sur cette disposition légale, le député de l’opposition Toussaint Alonga déplore que les congolais soient privés de leurs droits de vote en violation de la Constitution.
« Même si la loi fixe les règles de jeu, on ne peut pas faire de la violation répétée comme une règle. Je ne suis pas d’accord. Pour répondre au vœu de la date du 23 décembre, il faut écarter les Congolais de l’étranger ! ce qui a triomphé ici, mais la volonté politique », a-t-il déclaré.
Selon lui, la modification de la loi électorale en ce qui concerne l’enrôlement des Congolais de l’étranger n’est pas par souci de respecter la date du 23 décembre mais plutôt par celui d’éliminer un électoral acquis à l’opposition politique.