Cinq militants pro-démocratie, détenus depuis plus de cinq mois au secret sans avocat ni droit de visite en République démocratique du Congo, doivent être présentés jeudi devant un magistrat après avoir été transférés au parquet à Kinshasa, a-t-on appris auprès de leur avocat.
"Les cinq militants du mouvement Filimbi - Carbone Beni, Mino Bopomi, Cédric Kalonji, Grace Tshunza et Palmer Kabeya - ont été transférés au parquet de grande instance de la commune de la Gombe hier" (mercredi), a déclaré à l'AFP Me Chris-Sam Kabeya, avocat de la défense.
"Ils ont passé la nuit dans un cachot du parquet où l'on garde les détenus encore sous mandat d’arrêt provisoire", a-t-il ajouté.
Les cinq hommes "seront présentés aujourd'hui devant un magistrat qui déterminera leur sort", a encore dit Me Kabeya.
Ces activistes de Filimbi avaient été interpellés alors qu'ils "sensibilisaient les citoyens congolais" sur la marche des catholiques du 31 décembre 2017 demandant au président Joseph Kabila de s'engager à quitter le pouvoir.
D'après leurs familles et leur avocat, ils étaient détenus dans les locaux de l'Agence nationale de renseignements (ANR), l'un des piliers sécuritaires de la RDC.
Vendredi lors d'une conférence de presse, les familles de ces cinq militants avaient demandé leur libération ou, "à défaut", leur transfert devant "un magistrat compétent", en dénonçant une "arrestation arbitraire" et des tortures.
Leur leader Carbone Beni, âgé d'une trentaine d'années, avait été hospitalisé récemment.
Le bureau conjoint des droits de l'homme de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) avait indiqué qu'il suivait le dossier.
Avec AFP