Bacre Ndiaye, membre de l’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï, a déclaré mardi 20 mars que ce serait un leurre de croire que les violations des droits de l'homme ont cessé dans cette région qui a connu de terribles violences entre 2016 et 2017. Il s’exprimait devant le conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève a l’occasion des discussions sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo.
L’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï a été mise en place après une résolution du Conseil des droits de l'homme adoptée en juin 2017. Ces experts sont chargés d’établir l’ensemble des faits et circonstances sur les violations des droits de l'homme commises au Kasaï depuis 2016.
Dans son exposé Bacre Ndiaye a déclaré qu’il serait prématuré de tirer des conclusions sur les éléments de preuve que son équipe est toujours en train de collecter.
Ces experts ont conduit plus de 300 entretiens avec des témoins et victimes. Ils ont également reçu des nombreuses informations provenant d’un large éventail de sources, a fait savoir M. Ndiaye.
Il a expliqué que l’on est en présence de plusieurs conflits avec l’implication de multiples acteurs dans le Kasaï, sans préciser lesquels. L’expert a indiqué que du côté des miliciens et des forces de l’ordre, un nombre très important d’actes de violence et de violations des droits de l’homme ont été relevés.
Il a notamment évoqué des atteintes au droit à la vie et de nombreuses violences sexuelles.
Pour Bacre Ndiaye, bien que la situation sécuritaire au Kasaï se soit améliorée depuis le milieu de l’année 2017, des actes de violence et des tensions intercommunautaires persistent.
Ce serait «un leurre» de croire que les violations des droits de l'homme au Kasaï ont cessé, a-t-il souligné.
L’équipe d’experts doit présenter en juin prochain un rapport complet lors de la prochaine session du Conseil des droits de l'homme.
Au cours de ces discussions sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo, d’autres personnalités ont également pris la parole.
Il s’agit notamment du sous-secrétaire général aux droits de l’homme et Chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies à New York, Andrew Gilmour, de la cheffe de la MONUSCO, Leila Zerrougui, et de la ministre congolaise des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa.
Cette dernière a notamment fait savoir que plusieurs personnes civiles et militaires, soupçonnées d’implication dans les atrocités du Kasaï, ont été condamnées par la justice nationale et que les enquêtes se poursuivent.