Sur 3000 magistrats congolais ayant subi une enquête administrative, plus de 200 ont été identifiés comme faussaires et fictifs. La Commission spéciale du Conseil supérieur de la magistrature chargée de la vérification des dossiers administratifs et du contrôle physique des magistrats a clôturé son enquête et a remis lundi 19 mars au ministre de la Justice le rapport final de son travail.
Parmi ces magistrats entrés dans ce corps par effraction, il y a des faussaires, ceux recrutés en dépassement de l’âge requis. La commission a aussi décelé quelques déserteurs qui étaient toujours payés comme magistrats.
Pour le ministre Alexis Thambwe Mwamba, le mal est très profond et intolérable dans la magistrature.
«La commission a pu établir qu’il y a beaucoup d’individus qui sont dans le corps de la magistrature et qui ne devraient pas y être. On va pourvoir extirper du corps ceux qui ne devraient pas y être pour n’y maintenir que des vrais magistrats», a affirmé Alexis Thambwe Mwamba.
Selon le ministre, tout est mis en œuvre pour éviter que ces magistrats fictifs n’échappent aux poursuites de la justice. Mais certains sont déjà à la prison centrale de Makala.
«Il y a quelques individus qui sont aux arrêts. Mais là c’était pour des procédures de flagrance. Deux autres sont en fuite. Nous allons prendre les dispositions nécessaires avec le président du Conseil supérieur de la magistrature. On va remettre le rapport au président de la République et lui proposer les mesures qu’il faut prendre. Ces mesures sont très claires : plus de 200 individus seront chassés de la magistrature», a promis le ministre de la Justice.
La Commission spéciale du Conseil supérieur de la magistrature chargée de la vérification des dossiers administratifs et du contrôle physique des magistrats a été instituée afin notamment d’identifier les faussaires payés au détriment du trésor public.
Une enquête consécutive à une résolution de l’assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature lors de sa 5eme session extraordinaire d’octobre 2017.