Les activités économiques ont tourné au ralenti mardi 20 février dans les principaux marchés municipaux de Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental. Cette situation serait attribuable à la diffusion, depuis dimanche dernier, des tracts appelant à deux journées ville morte, le mardi et le mercredi.
Le tract précise que les deux journées ville morte constituent un signe de protestation contre l’opération de recouvrement forcé des taxes et impôts cédés à la province. Cette opération est qualifiée de «banditisme fiscal» dans ce document non signé.
L’administrateur du grand marché de Bakwa Dianga, Romain Biaya Kalala, insinue pour sa part, qu’il y a derrière cette grève, une main invisible des politiciens. «Je ne comprends rien ! Les politiciens se sont infiltrés dans cette situation-là : ‘Oh, nous ne voulons pas la présence [du chef de division près le gouverneur], nous ne voulons pas ceci cela’», a-t-il déclaré.
A la suite des tracts qui circulent dans la ville, les marchands ont eu peur. Ils ont refusé d’étaler leurs marchandises. Romain Biaya Kalala encourage les vendeurs à regagner le marché :
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Plusieurs altercations entre tenanciers des commerces et forces de l’ordre sont signalées depuis deux semaines à Mbuji-Mayi, dans le cadre de l’application, par la Direction générale des recettes du Kasaï-Oriental (DGRKOR), de la mesure controversée de recouvrement forcé des taxes et impôts tel que décidé par les autorités provinciales. Ces incidents s’accompagnent parfois des coups de feu, provoquant des tensions dans la ville.