Les quarante-huit victimes des inondations dues aux fortes pluies qui se sont abattues jeudi et dimanche ont été inhumées, mardi 9 janvier, à Kinshasa, dans les différents cimetières de la capitale. Dans la commune de Bandalungwa par exemple, le ministre provincial des Affaires sociales, Dominique Weloli, a assisté aux obsèques.
Parmi les victimes enterrées figurent les cinq enfants d'une même famille noyés par des eaux de pluies dans la nuit de mercredi à jeudi 4 janvier. Quatre enfants hébergés dans un orphelinat ont également été inhumés.
Certains témoins ont indiqué à l’AFP que d’autres familles ont également enterré leurs proches décédés dans des fortes pluies qui ont fait 44 morts notamment dans les communes de Ngaliema, Bandalungwa et Limete.
Quatre nouvelles personnes sont mortes dimanche, dont un bébé de trois ans décédé dans la commune de Mont-Ngafula.
La vie reprend
Pour pleurer les morts, le gouvernement de la RDC avait décrété deux jours de deuil national, lundi et mardi 9 janvier. Déjà au deuxième jour, la vie a semblé reprendre peu à peu dans les quartiers sinistrés.
Pendant que la cérémonie des obsèques se déroulaient à la maison communale de Bandalungwa, où une dizaine de corps a été exposée, certains rescapés dans leurs quartiers respectifs tentaient de récupérer quelques biens et d’autres étaient en train de réaménager leurs logis.
Sur l’avenue Bibuanga jouxtant l’avenue Twidi dans le quartier Makelele, de jeunes enfants y jouent déjà au ballon. Deux mètres derrière eux, se trouve la parcelle où même quatre enfants d’une même famille ont péri dans les eaux de pluie. Les jeunes gens qui jouent au football se rappellent encore de leurs amis décédés.
«Il y a des enfants qui sont morts ici. Il s’agit de Moise, Nathan, Jérôme, nous avons mal au cœur. On n’a pas peur, si au moins il y a la pluie là on peut avoir peur. Mais si Dieu nous bénit et que nos parents trouvent l’argent on doit quitter ici», souhaitent-ils.
Là où ils jouent, des odeurs des eaux usées et fosses septiques sont fortement senties. Quelques effets de la maison trainent encore dans des eaux verdâtres. Des habitants du quartier essaient de sécher leurs biens au soleil.
Voiries non curées
Quant à la voirie, si des volontaires sont à pied d’œuvre dans leurs quartiers, certaines routes attendent une action appropriée des services spécialisés.
«Le service de drainage devrait curer toutes les rivières deux fois par an mais ça fait 15 ou 20 ans il n’y a pas de curage. Le lit remonte jusqu’à la surface. Si on curait, c’est tout», déplorent les habitants du quartier Makelele.
Sans curage donc, les avenues urbanisées tombent victimes en accueillant toutes les ordures charriées par les eaux de rivières qui laissent craindre des maladies, comme le choléra.
Après la pluie, il faut vraiment nettoyer. Nous avons des enfants. La pluie amène la mort, des maladies. La météo dit qu’on aura beaucoup de pluies, ce n’est pas fini», avertissent-ils.