Les Chefs de mission des États-Unis, du Canada et de la Suisse en RDC appellent à la stricte mise en œuvre du calendrier électoral pour des élections présidentielles crédibles et apaisées en 2018.
Dans un communiqué conjoint rendu publique ce jeudi, ces diplomates estiment que l’annonce par la CENI de la date pour ces élections « constitue une étape importante de la première passation des pouvoirs pacifique et démocratique de la RDC ».
Ils plaident dès lors pour « l’adoption des mesures importantes pour mettre en place un environnement qui favorise la tenue d’élections crédibles ».
Et parmi ces mesures, le respect par le gouvernement des engagements qu’il a pris dans le cadre de l’Accord du 31 décembre 2016, enjoignent les Chefs de mission des États-Unis, du Canada et de la Suisse.
Cet accord qui interdit un troisième mandat présidentiel à Joseph Kabila ou la révision constitutionnelle, engageait le gouvernement à libérer des prisonniers politiques, à mettre fin aux poursuites fondées sur des motifs politiques, à mettre un terme au dédoublement des partis politiques, à respecter les libertés fondamentales et à confier la résolution des cas emblématiques à la CENCO, rappellent ces diplomates dans leur communiqué conjoint publié jeudi 7 décembre.
Allusion faite aux cas des opposants Franck Diongo, Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Moïse Katumbi...
« Le fait que le gouvernement de la RDC n’ait pas encore tenu ces engagements constitue une source de préoccupation», poursuit le communiqué, dénonçant les arrestations arbitraires à la suite de manifestations pacifiques en novembre.
Les diplomates américains, canadiens et suisses recommandent à la CENI de respecter la date des élections de décembre 2018 et son propre calendrier.
Ils sont préoccupés par le fait que la CENI se concentre sur l’utilisation d’un système de « machines à voter », estimant que la mise en place de ce système exige non seulement de la transparence auprès toutes les parties concernées en ce qui concerne les coûts et les risques mais aussi du temps pour effectuer un examen juridique, des essais, une évaluation et offrir de la formation.
Or, relèvent-ils, aucune de ces étapes n’est achevée à ce jour ou n’est en cours. Ils estiment par ailleurs que le contournement des étapes évoquées et l’usage pour la première fois de cette machine « à l’échelle nationale pourrait gravement compromettre l’élection présidentielle », lit-on dans ce communiqué conjoint.