Dans un communiqué rendu public lundi 4 décembre à Kampala et signé par Bertrand Bisimwa, le Mouvement du 23 Mars décline toute responsabilité après la publication du rapport de Human Rights Watch accusant les officiers congolais d’avoir recruté les ex-rebelles M23 pour maté les manifestations de rue contre le président Kabila.
Selon le M23, aux termes des Déclarations de Nairobi, ce mouvement avait opté pour la démobilisation de ses ex-combattants, ce que Kinshasa n’a jamais appliqué.
Le fait de recruter clandestinement dans l’armée congolaise ces ex-combattants qui font partie des déserteurs du M23 relève, selon Bertrand Bisimwa, d’une stratégie de débauchage connue déjà par l’opinion dont l’application a commencé au sein des partis politiques de l’opposition et des mouvements citoyens pour affaiblir la contestation citoyenne.
Plus loin, Bertrand Bisimwa écrit: «Le recrutement et l’utilisation par le Gouvernement des déserteurs et autres indisciplinés radiés par le M23 pour des fins de répression de la contestation citoyenne ont comme seule motivation d’éloigner notre organisation du peuple. Ce qui est inacceptable. »
Radio Okapi a contacté les autorités congolaises, qui n’ont pas souhaité commenté le rapport de Human Rights Watch.
Selon ce document, au moins 200 anciens rebelles du M23 ont été recrutés par des officiers supérieurs des forces de sécurité de la RDC pour réprimer et étouffer toutes les manifestations contre le président Kabila en vue de le maintenir au pouvoir. Selon l’ONG, ce recrutement s’est déroulé entre octobre et début décembre 2016 dans des camps militaires et des réfugiés en Ouganda et au Rwanda.