Revue de presse de jeudi 30 novembre 2017.
La marche pacifique programmée par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement est le sujet phare que la presse exploite jeudi 30 novembre 2017.
C’est une journée de jeudi 30 novembre qui s’ouvre sur fond d’une grande confusion, soutient La Prospérité. Pour cause : le gouverneur André Kimbuta a interdit la marche, alors que Félix Tshisekedi, le président du Rassemblement la confirme.
Comme quoi, estime le tabloïd, le décor d’un vrai bras de fer entre les manifestants et les éléments des forces de maintien de l’ordre public est planté.
Un décor que constate Actualité.cd. On assiste à un déploiement de la police dans quelques points chauds de la ville. Par exemple, au niveau de la 7ème rue Limete ou encore en face de la permanence de l’UDPS le dispositif policier a été renforcé. C’est également le cas de l’espace compris entre l’avenue de l’Enseignement et le Stade des Martyrs où l’équipe d’Actaulité.cd a dénombré plus de 50 policiers.
Ces policiers sont déployés pour disperser «tout attroupement de 5 personnes à Kinshasa», annonce Zoom-eco.net, qui reprend la menace de Sylvano Kasongo, Commandant de la Police provinciale de Kinshasa.
Sylvano Kasongo Kitenge assure que lui et ses troupes restent soumis à la décision de l’autorité provinciale qui a interdit la marche. Et conformément aux textes légaux et réglementaires régissant la Police Nationale Congolaise, le patron de la police indique que son rôle est de garantir la libre circulation des personnes et de leurs biens.
La confusion, c’est aussi sur les réseaux sociaux. Un communiqué de l’Hôtel de ville a circulé la veille de la marche annonçant que le gouverneur aurait autorité la manifestation du Rassemblement. «Un faux sur toute la ligne», précise L’Avenir.
«Rien qu’à voir le nombre de fautes d’orthographe, il est évident qu’il s’agit d’une lettre écrite par des personnes n’ayant aucune notion de français», a affirmé un proche collaborateur du gouverneur de la ville de Kinshasa. L’Hôtel de ville rappelle qu’elle n’a pas pris acte des lettres de la Majorité Présidentielle ni du Rassemblement l’informant de l’organisation de manifestations du 28 et 30 novembre 2017.
Au-delà de ces raisons, l’objet de la lettre trahit ceux qui ont cru tromper tout le monde et influencer ainsi l’opinion nationale et internationale. Les indiscrétions révèlent qu’il s’agit d’un cadre influent du Rassop/Limete, qui serait à la base de cette falsification, suppute le quotidien, qui note que la loi veut qu’une telle personne soit acheminée en justice pour qu’elle réponde de ses actes. Malheureusement, dans pareil cas, il est difficile de pointer du doigt une personne sans preuve.
Forum des As se penche sur les réactions des deux groupements politiques face à l’interdiction de leurs manifestations.
La Majorité présidentielle dit respecter la décision du gouverneur de Kinshasa. «Lorsque le gouverneur, qui est l’autorité compétente de la ville province, prend une disposition d’ordre public, cette disposition s’impose à tous, à la Majorité et à l’Opposition», a soutenu le porte-parole de la MP, André Alain Atundu qui a tout de même regretté cette décision du gouverneur André Kimbuta. En revanche, Félix Tshisekedi, président du Rassemblement/Limete, a rejeté l’interdiction des manifestations du 28 et 30 novembre décidée par le gouverneur de la ville de Kinshasa.
Dans son analyse de la situation actuelle, Le Potentiel estime que «l’Opposition est de plus en plus acculée».
«L’opposition est étouffée de tous bords. La marche du Rassemblement, prévue dans les grandes villes du pays, appelle à la reconquête de la démocratie pour faire barrage à la dictature qui s’érige en RDC. L’Opposition-en tout cas celle qui ne s’est jamais alliée à la MP-traverse des moments extrêmement difficiles. Certains de ses leaders tels que Moïse Katumbi, sont condamnés à l’exil pour s’être opposé ouvertement aux méthodes de la MP, dont il a été membre lorsqu’il trônait au gouvernorat de l’ex-Katanga.
D’autres, par contre, à l’instar de Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo et Eugène Diomi Ndongala, croupissent en prison pour avoir dit non à la MP et à son autorité morale, le président Joseph Kabila», avance le tabloïd.