Revue de presse du 23 novembre 2017
La presse de Kinshasa revient ce jeudi sur la menace qui plane sur le Premier ministre Bruno Tshibala avec une interpellation initiée contre lui par le député Henri-Thomas lokondo.
Selon Le Potentiel, les jours de Bruno Tshibala à la Primature sont comptés. Son sort a été scellé mercredi 22 novembre à l’Assemblée nationale au terme d’une interpellation initiée par le député MP Henri-Thomas Lokondo, au motif qu’il a accumulé beaucoup de retard le dépôt du projet de loi budgétaire pour l’exercice 2018.
A l’unanimité, poursuit le journal, la plénière a exigé la démission du Premier ministre. Aux termes du règlement intérieur, une commission se chargera de transmettre au président de la République, l’option levée à l’hémicycle. Bruno Tshibala a 72 heures pour se prononcer, conclut le quotidien.
Le Phare de son côté fait remarquer que M. Lokondo a demandé à Bruno Tshibala de rendre le tablier dans les trois jours, suite à la violation intentionnelle de la constitution. Faute de quoi, poursuit le tabloïd, il serait bien obligé d’enclencher la procédure de la motion de censure contre lui et son gouvernement, conformément à la constitution.
« Face à la mise en demeure d’Henri-Thomas Lokondo, Bruno Tshibala trouve appui dans la constitution », titre Forum des As.
Le constituant dit clairement que si 15 jours avant la fin de la session de septembre, l’autorité budgétaire n’est pas toujours en possession du projet de loi des finances de l’Etat pour le prochain exercice, le gouvernement est alors réputé démissionnaire, rappelle le journal. A la lumière de cette incise, il n’y a plus de raison de chauffer le pavé. Le Premier ministre Bruno Tshibala a déposé le projet de budget le 20 novembre, soit, à 25 jours francs de la fin constitutionnelle de la présente session, prévue pour le 15 décembre prochain, argumente le tabloïd.
Forum des As renseigne aussi que Bruno Tshibala n’est pas le premier chef de l’exécutif qui dépose en retard, un projet de loi des Finances. En 2007, Antoine Gizenga avait déposé son texte au bureau de l’Assemblée nationale mardi 27 novembre. Augustin Matata, en 2016 l’a fait le 24 octobre 2016. Par induction, conclut le journal, aucun Premier ministre n’a eu à déposer le projet de loi du budget à la date du 15 septembre, tel que l’exige la constitution.
La Prospérité qui analyse cette «démarche surprenante de la part de la Majorité habituée à protéger les animateurs des institutions» estime que Bruno Tshibala n’est pas une simple cible, mais plutôt, une victime expiatoire d’une nouvelle cabale politique savamment montée. Selon le quotidien, la tête du Premier ministre risque d’être sacrifiée sur l’autel des intérêts politiciens.
Pour Scooprdcnews, à travers cette menace de motion de censure contre le gouvernement Tshibala, la MP voudrait jouer sur le temps pour retarder les élections. Vouloir faire tomber par le temps qui court le gouvernement Tshibala issu de l’accord de la Saint Sylvestre impliquerait non seulement des nouvelles négociations avec l’opposition, mais également des nouveaux équilibres politiques qui, généralement prennent suffisamment du temps, analyse le site. La composition de ce gouvernement, son investiture et la présentation par lui du budget impacteront négativement sur le processus électoral déjà bien parti avec la publication du calendrier électoral par la CENI, conclut le portail.
Sur un autre registre, la presse de Kinshasa revient sur les marches que programment le Rassemblement et la Majorité présidentielle pour protester contre le calendrier électoral ou le soutenir.
« Marches : le piège se referme sur la MP », titre Le Phare. Le Rassemblement a décidé de décaler sa marche de 48 heures, en la reprogrammant pour le jeudi 30 novembre, indique le tabloïd. Martin Fayulu, au nom de tous les partis membres cette plate-forme politique, indique que l’opposition politique va faire descendre ses cadres et militants dans les rues de la capitale, pour manifester pacifiquement contre le calendrier électoral publié par la CENI.
La MP qui croyait entrainer le Rassemblement dans le piège de l’affrontement s’y trouve bloquée elle-même, faute d’adversaire avec lequel en découdre, conclut le journal.
Depeche.cd précise que cette marche pacifique, selon la lettre de Martin Fayulu, débutera à 7h00 du matin dans différents endroits de la capitale Kinshasa et aura comme point de chute le boulevard Triomphale à partir de 17h30.
La majorité présidentielle a reçu avec satisfaction la décision du Rassemblement de décaler de deux jours la marche prévue initialement le 28 novembre, renseigne Cas-info.ca. Joseph Kokoniangi estime que la MP n’a pas voulu «court-circuiter» la date prévue par l’opposition mais c’était juste une «coïncidence», niant toute idée d’une «confrontation» avec l’opposition.