Une érosion menace de faire écrouler le mur de clôture de la prison centrale de Kananga. Après la pluie qui s’est abattue dans la ville la nuit dernière, c’est désormais une petite bande de terre de moins de deux mètres qui sépare la clôture de la prison et la tête d’érosion.
D’une profondeur d’environ 10 mètres, cette érosion s’étend sur plusieurs mètres de longueur. Elle est visible dans le quartier Kamayi depuis plusieurs années. Mais jusque-là, elle ne menaçait pas la prison.
Des riverains rapportent qu’ils ont tenté pendant longtemps de freiner l’avancée de l’érosion en plaçant notamment des sacs de sable. Dépité, le chef du quartier où se trouve la prison centrale de Kananga explique également que ses administrés ont tout fait pour stopper cette érosion. Sans succès.
«Nous sommes à bout. Maintenant, ça demande l’intervention de nos autorités de l’Etat», plaide-t-il.
Les habitants de Kamayi prison redoutent que cette érosion coupe complètement la route qui leur permet de se rendre au centre-ville.
L’autre menace- et pas la moindre- que fait peser cette érosion est l’écroulement du mur de clôture de la prison centrale de Kananga.
Si elle continue d’avancer, l’érosion va s’attaquer à la fondation de cette clôture qui risque de s’écrouler.
Une équipe de la section d’appui à la justice et à l’administration pénitentiaire de la MONUSCO qui s’est rendue sur place a dit craindre la chute de cette clôture haute de 2,70 mètres en cas d’inaction des autorités locales.
C’est sûrement pour cette raison que le ministre provincial de la Justice s’est rendu sur le lieu de l’érosion ce mardi. Me Mupompa reconnait un problème réel et promet le début imminent des travaux pour éviter que la clôture de la prison ne s’écroule.
«Le gouvernement provincial est conscient du problème. C’est pour cela que le gouvernement provincial m’a dépêché avec, à ma suite, le directeur provincial de l’OVD [Office de voirie et drainage] afin qu’il puisse présenter un devis», explique-t-il, annonçant le début des travaux « d’ici deux ou trois heures».
L’urgence, selon le ministre, serait de retenir les eaux qui font avancer l’érosion pour protéger la prison. Me Mupompa indique que tout doit être fait pour éviter le pire.
Et le pire serait surement l’écroulement du mur de clôture de cette prison construite avant l’indépendance et dans laquelle sont détenus actuellement plus de 700 personnes. Parmi lesquelles des présumés miliciens Kamuina Nsapu.