La conférence sur la paix au Kasaï doit débuter cette semaine à Kananga. Le chef de l’Etat Joseph Kabila, et le Premier ministre Bruno Tshibala sont arrivés ce lundi 18 septembre dans la capitale provinciale du Kasaï-Central pour prendre part à ce forum réclamé depuis plusieurs mois par des personnalités politiques et des acteurs associatifs de la région du Kasaï. L'objectif de la rencontre est de mettre ensemble toutes les personnes concernées pour discuter de la crise que le Kasaï a connue.
Depuis août 2016, la région a connu une violence inouïe à la suite de la mort du chef traditionnel Kamuina Nsapu. Forces de l’ordre, miliciens Kamuina Nsapu ainsi que d’autres groupes plus ou moins connus sont accusés d’avoir perpétré de terribles exactions sur les populations civiles.
Selon l’Eglise catholique, plus de 3000 personnes ont été tuées. Plus de 80 fosses communes ont été recensées. L’ONU a enregistré environ 1,4 million de personnes qui ont été contraintes de se déplacer pour fuir les violences.
C’est de tout cela qu’il devrait être question au cours de cette conférence sur la paix, la réconciliation et le développement.
«On aura à parler de la paix. Pas une paix éphémère, mais une paix durable dans l’espace Kasaï», a expliqué vendredi à Radio Okapi le vice-ministre de l’Intérieur, Basile Olongo.
Cette conférence va débuter sur fond d’un problème politique au Kasaï-Central. Depuis février dernier, le gouverneur Kande Mupompa est rappelé à Kinshasa. L’élection de son successeur programmée un temps par la CENI avait finalement été annulée.
Sa participation à ces travaux n’est pas encore confirmée. Plusieurs voix s’élèvent dans la province pour réclamer un forum «inclusif».
Le ministre de l’Intérieur, Ramazani Shadary qui est arrivé dimanche à Kananga a promis, sans plus de détails, une conférence sur la paix ouverte à tout le monde.