Le président Joseph Kabila a présidé samedi 9 septembre à Kinshasa une réunion interinstitutionnelle pour évaluer le processus électoral en RDC. Le sujet suscite largement des commentaires des journaux parus lundi 11 septembre à Kinshasa.
D’après L’Avenir, le Chef de l’Etat voulait à travers cette réunion se rendre compte de l’état d’avancement du processus électoral auprès de la bouche autorisée, qui est le président de la CENI, Corneille Nangaa Yobeluo.
Ce dernier a appris au président Kabila que la CENI a déjà identifié et enrôlé près de 42 millions d’électeurs sur financement propre du Gouvernement, rapporte le journal, qui dit s’appuyer sur le compte rendu de cette réunion interinstitutionnelle faite à la presse par son porte-parole, en la personne du vice-premier ministre chargé de l’intérieur et sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary.
Selon M. Shadary, l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs a déjà débuté dans les provinces des Kasaï et Kasaï-Central ainsi que dans les deux territoires de Kamiji et Luilu, avec la formation des membres des bureaux d’enrôlement, a-t-il précisé selon le quotidien. Et selon la CENI, poursuit le tabloïd, la première carte d’électeur sera délivrée dans ces régions déjà le 12 septembre.
Ce travail de la CENI a été encouragé par le Chef de l’Etat, qui, il y a peu, s’est impliqué dans le processus de pacification et de retour au calme dans cette partie aussi importante du pays, rappelle le quotidien dans sa livraison.
La Prospérité relève le fait que c’est la première fois que le président du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) Joseph Olenghankoy prenne part à la réunion interinstitutionnelle portant sur l’évaluation du processus électoral.
Etaient également associés à cette réunion, Adolphe Lumanu Mulenda, le Premier Vice-Président du CNSA et Aubin Minaku et Kengo wa Dondo, au nom du Parlement, renseigne le quotidien. Le journal signale également la présence dans cette rencontre du Procureur général de la république (PGR) Flory Kabange Numbi, du Premier Président de la Cour Suprême de Justice, M. Jérôme Kitoko, du Président de la Cour Constitutionnelle, Benoît Lwamba, ainsi que de tous les autres animateurs des institutions telles que l’armée, la Police ainsi que des services des renseignements.
Actualité.cd de son côté souligne le fait que cette rencontre interinstitutionnelle s’est tenue sans Bruno Tshibala, en séjour en Europe.
Quant aux retombés de cette rencontre, Le Potentiel est d’avis que celle-ci a accouché d’une souris. Le journal estime en effet que cette réunion n’a apporté aucune lumière sur ce qui reste du processus électoral.
Aucune décision concrète n’a été prise au cours de cette rencontre, note le tabloïd, qui pointe le fait qu’il n’y a toujours pas de calendrier électoral, ni d’assurance sur le financement du processus. Pour le tabloid, l’incertitude demeure toujours sur la tenue d’élections en RDC en dépit de l’enrôlement de plus de 42 millions d’électeurs.
« Choléra »
Les journaux parus ce lundi à Kinshasa reviennent également sur la situation du choléra en RDC révélée par l’OMS dans un communiqué publié ce weekend.
Forum des As rapporte que l’Organisation mondiale de la santé s’est alarmée samedi à Kinshasa de la propagation d’une épidémie de choléra déclenchée en juillet et qui touche désormais 20 des 26 provinces de la République démocratique du Congo.
Dans un communiqué, l’OMS a indiqué que la maladie avait déjà tué 528 personnes, renseigne le tabloïd qui parle d’une maladie qui a atteint « des proportions inquiétantes ». A en croire le communiqué de l’OMS en effet, plus de 1.500 cas suspects sont enregistrés par semaine depuis la fin du mois de juillet 2017 et, au 2 septembre, lit-on dans les colonnes du quotidien.
Le Potentiel pointe la responsabilité du gouvernement dans la gestion de cette maladie. Le Journal fait observer que dans la gestion de cette urgence sanitaire, le gouvernement laisse faire l’OMS et oublie vite son discours souverainiste. Pour s’en convaincre, le journal déplore le fait que le Premier ministre, en vacance en Europe, ne semble pas être trop pressé de rentrer pour organiser, avec tous les services spécialisés du ministère de la Santé publique et l’appui des partenaires au développement, le plan de riposte. En outre, relève le quotidien, cette question a été totalement ignorée lors de la réunion interinstitutionnelle présidée samedi dernier dans la capitale par le chef de l’Etat.
Pour sa part, kinshasatimes.cd assure que l’OMS s’est engagée à mettre à la disposition du gouvernement congolais 400.000 de dollars américains pour lutter contre le choléra.